Journal d’une confinée – jour 20

Avr 5, 2020 | 4 commentaires

Huit heures.

Déjà 20 jours…
Corriger une faute qui s’était glissé dans le message de fin de chaque article de ce journal – tu sais, le truc que tu copies-colles à chaque fois sans le relire ? Check. Je suis contente.
Aujourd’hui, je tente d’apprivoiser le nouvel éditeur de texte WordPress. Je n’arrive pas à justifier le texte.

Huit heures trente.

Être consciente du monde qui nous entoure, c’est être (trop) souvent révoltée. C’est se sentir (trop) souvent impuissante. C’est soit la force qui fait militer, soit la faiblesse qui fait se cacher.

Neuf heures.

Besoin physique de marcher, pour le dos. Impression d’être hors la loi. Stress. Hurlements. Mots que l’on regrette ensuite. Blessures qui s’accumulent.
Je me demande comment on en est arrivé là ? Je réfléchis, encore…
À ces lits qui ont été supprimés dans les hôpitaux. Ces lits sur lesquels il y a des personnes ! Au manque de personnel soignant dans les hôpitaux, et à leurs demandes de plus de moyens, humains et matériels : depuis dix ans ils le disent, le répètent. Et au passage, au manque de profs, au manque de Postes, au manque d’assistants sociaux, au manque de trains à des prix raisonnables… Colère farouche contre ces gouvernements de la rentabilité, colère farouche contre la guerre au vivant, à la solidarité, à l’humain. Et on ose faire des collectes de fonds pour aider les hôpitaux ?* Ça s’appelle pas les impôts normalement ? Celui sur la fortune, il pourrait en payer des lits, et tous les soins pour les personnes qui seraient dedans. On ne devrait jamais avoir à dire « Papi, Mamie, on vous laisse mourir, vous êtes trop vieux, y’a pas de place ». Et l’évasion fiscale, hen, elle en paie combien des masques et des bouteilles de gels hydroalcooliques ? Colère !
Est-ce que quelque chose va changer après tout ça ? Est-ce qu’on va se réveiller ? Hurler dans la rue, dans les journaux indépendants, sur les murs des villes, partout, que c’est plus possible ? Ou est-ce qu’on va rester enfermer chez nous, dans nos écrans, à scroller ?
Est-ce qu’on va s’unir ou continuer à rester dans nos coins ?
Je crois que j’ai peur.

Treize heures.

Avec mon Amoureux, on enlève une grande partie de la haie moche devant chez nous, avant que les feuilles ne poussent. Les branches servent à faire les déchets bruns nécessaires à la lasagne de culture de plusieurs pots, dans lesquels nous jardinerons. J’aime cette idée d’utiliser ce qu’il y a autour de nous.

Quatorze heures.

Nouvelle tentative pour la gestion de l’émotion frustration de Petit Lutin, lorsqu’elle se transforme en agressivité envers moi. Je pars, mon Chouchou, pour ne pas moi aussi devenir agressive envers toi. Dès que tu te sens capable de me parler sans m’agresser, viens me voir. Tu as le droit d’être en colère, tu as le droit de crier, mais pas envers moi. Je te ferai tous les câlins du monde. On s’aimera tellement fort que ça rayonnera tout autour de nous, et le monde sera un peu plus beau.

Quinze heures.

Peau des mains desséchée à force de les laver.

Dix-sept heures.

Premier collage virtuel. Discussion avec Émilie pour comprendre comment ça fonctionne. Admiration pour ces personnes si engagées.


*Je ne dis pas qu’il ne faut pas trouver des solutions dans l’urgence. Je ne trouve juste pas normal ce qui se passe, de façon générale, car ce n’est pas une façon saine, sur le long terme, que de gérer les soins.


Idées en vrac de ce jour de confinement :

♥ semer toutes les graines qu’on a sous la main, dans tous les contenants qu’on a sous la main
♥ reprendre contact avec des ami.e.s auxquels on ne parle pas assez souvent
♥ essayer de faire son levain
♥ regarder si les plantes qu’on fait pousser ont des propriétés médicinales qui seraient utiles
♥ supprimer de son compte Instagram tous les comptes qui n’apportent pas des informations soit enrichissantes, source de réflexion soit du bonheur

N’hésite à me demander, en commentaires, si tu as besoin de précisions sur certaines activités.


Le journal d’une confinée, c’est quelques unes des idées qui me traversent l’esprit pendant la journée ainsi que la liste des activités qui nous ont occupées. Tous les articles se trouvent sur ce lien.


Je travaille sur ce blog à plein temps. C’est ton soutien, via Tipeee ou une autre forme qui me permettra de pouvoir continuer ♥

4 Commentaires

  1. Moi qui pensais être une solitaire, je m’aperçois que peut être pas. Pas très sociable peut être , mais solitaire non.
    3 semaines et que mes amies me manquent, mon frère, ma famille :'(
    rencontrer une personne en sortant le chien et c’est la fête… une amie qui passe et frappe au carreaux, c’est réconfortant… déposer un petit pied de bourrache à une autre amie, et la voir par le grillage de son jardin, discuter quelques minutes c’est agréable, ça réchauffe le cœur. Non, nous ne sommes pas tout seuls, on vit tous le même évènement, on ne le vit pas pareil mais on fait effectivement parti d’un tout, nous sommes tous relié les uns aux autres, et parfois cela fait du bien de voir que faisons parti d’un tout.
    Aujourd’hui repos, manger au jardin, lézarder, et initier les enfants au jeu de rôle avec « Donjons et chenapans », ça y est, ils sont fans… ça promet pour la suite :)
    J’espère que tu as passé un bon dimanche.
    P.S. le topinambour rappé, je n’aurais pas osé et pourtant c’était très bon (mélangé a des carottes rappées). Il m’e reste, je vais tenter cuits!

    Réponse
    • J’ai remarqué qu’en fait, les gens qui choisissent avec soin les personnes qu’ils souhaitent fréquenter sont souvent taxées de solitaires. Comme si, ne pas accepter de passer du temps avec tout le monde, mais de faire des choix, était le symptôme d’un besoin d’être seule. En fait, non ! Et je suis comme toi. Je me suis longtemps crue un ours archi-timide. Mais non, simplement, j’aime choisir avec qui je vais passer du temps.
      Je ne connais pas ce jeu de rôle. Justement, on recherche à la maison un jeu qui pourra plaire à tout le monde. Les garçons sont fans de gros jeux de stratégie, et moi, hônnetement, pas du tout ! Le jeu de rôle est à tester ! Justement, on a celui de Donjon (la série de BD de Joan Sfar et Lewis Trondheim). Merci :)
      Chouette pour le topinambour :))

  2. Bonjour Clémentine, c’est mon 1er commentaire pourtant je « zieute » régulièrement ton blog que j’apprécie bcp. Nous avons beaucoup de point comment, mais là n’est pas le sujet de mon message. Etant médecin (généraliste), je tenais à rebondir sur ta phrase (trop lu dans les médias, RS à l’heure actuelle) qu’on laissait mourrir les personnes âgées. C’est faux, il faut savoir qu’un séjour en réanimation est très éprouvant pour un organisme, et déjà en dehors de l’épidémie de covid, il y a bcp de réserve à intuber les gens fragile car le pb n’est pas l’intubation, mais l’après où beaucoup de personnes (âgées) peuvent qd même décédée… Et avec le covid, les séjour en réanimation sont très long (en comparaison avec la grippe). Voilà, dans l’autre sens, si (dans un monde parallèle) il n’y a pas de pb de place/respirareurs/ frais sociale et que l’on intubait tout le monde, on parlerait d’acharnement médicale… Primum non nocere (en 1er ne pas nuire pour le patient), voilà si ces informations peuvent d’aider à aborder crt choses plus sereinement…

    Réponse
    • Merci Chloé pour ces explications, qui effectivement permettent d’aborder cela plus sereinement. C’est plus le choix systématique (plus de 80 ans = pas de réanimation dans certains hôpitaux, en France ou ailleurs) qui me pose problème. Avoir la possibilité de faire un choix, au cas par cas : voilà ce qui devrait être à mon sens.

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