Communication bienveillante entre adulte : quelques livres

Mar 29, 2015 | 10 commentaires

Je t’avais promis un article sur le livre Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) et un autre présentant différents livres sur la communication non-violente et la bienveillance entre adultes.

Faute de temps, ces deux articles seront regroupés un un seul, ici. Tu auras toutes les infos au même endroit de cette manière !

Marshall Rosenberg

Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) – mon avis

En lisant le livre de Marshall Rosenberg deux sentiments s’entre-choquent en moi :

Du découragement, car j’ai peur que l’apprentissage pour arriver à communiquer de cette manière me soit très long et difficile,

Et un enthousiasme débordant, car cette méthode de communication semble tellement saine, épanouissante, sereine et efficace !

La communication non-violente, CNV pour les intimes est une méthode de communication qui a pour but de rendre harmonieux les échanges. Le livre de Marshall Rosenberg pose les jalons pour les deux sens d’une communication : écouter et parler.

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L’écoute empathique est tout simplement une écoute sans jugement, sans donner de solution, sans minimiser… Que répondre dans ce cas ? Parfois, un silence suffit. Ou bien encore, paraphraser en cherchant les émotions et besoins qui sont cachées derrière les paroles de son interlocuteur.

Lorsqu’il est à notre tour de parler, pour faire part d’un souci que nous rencontrons, Marshall Rosenberg propose d’utiliser le schéma suivant :

  • observation : sans jugement moralisateur
  • sentiments : que les faits développe chez toi
  • besoins : qui sont liés à ces sentiments
  • demande : claire et précise pour satisfaire nos besoins

Chaque phase est détaillée dans un chapitre, avec quelques exemples vécus. Un petit exercice est alors proposé, pour s’essayer à distinguer des phrases que l’on pourra qualifier de CNV.

La fin du livre est orienté vers l’utilisation de la CNV envers soi-même. Et ce fut pour moi une grande découverte : non, ma colère n’est pas due aux agissements d’autrui. Elle est créée par ma pensée et mes besoins inassouvis face à ces agissements. De plus, il nous est expliqué qu’en pratiquant la CNV envers nous-même, nous nous rendons compte que nous avons toujours le choix. Et c’est une véritable libération, une nouvelle façon de voir la vie, avec plus de délice !

Je pense que ce livre, sous-titré Introduction à la communication non-violente porte extrêmement bien son nom. Il s’agit maintenant pour moi de lire d’autres ouvrages, plus pratiques, pour me permettre de progresser dans cette voie.

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Jacques Salomé et Sylvie Galland

Si je m’écoutais, je m’entendrai… – l’avis de Martine

Communiquer c’est mettre en commun :

  • dire : les faits, mon vécu, mes pensées, mon ressentiment, mon imaginaire…
  • ne pas dire : choisir le bon moment pour être entendu
  • écouter : accueillir ce qui est dit sans juger et en essayant de comprendre l’autre, d’abord se taire
  • entendre : saisir l’essentiel au-delà de l’écoute

La communication est essentielle à la relation.

Il faut différencier sentiments et relation. Je peux aimer mon conjoint et communiquer avec lui plus mal qu’avec quiconque. Un couple doit passer du un (union /fusion) au 2 (différenciation dans le nous) puis au 3 (toi+moi+la relation).

Pour entretenir la relation (et éviter qu’elle s’encrasse ,qu’elle soit polluée) il faut :

  • donner : pas ce que j’aimerais recevoir mais ce que l’autre attend
  • recevoir : des marques d’amour et d’intérêt, des refus,des remises en cause
  • demander : en relevant de l’invitation : « j’aimerais » , « j’ai envie »…
  • refuser

Une fois ces essentiels posés, il faut savoir gérer tout ça sans y penser et éviter les « grands saboteurs »: ressentiment, jalousie, culpabilisation, jugement…

C’est en reconnaissant nos émotions, en refusant de se laisser définir par l’autre, en devenant un meilleur compagnon pour moi-même et en nous différenciant de l’autre (je suis responsable de ce que je ressens et par conséquent l’autre est responsable de ce qu’il ressent), en refusant  ce que Jacques Salomé appelle la « relation klaxon » (tu-tu-tu) que chacun devient responsable de son “bout de relation”.

Ce livre, découvert il y a 20 ans, un des premiers de Jacques Salomé, a été essentiel pour moi car il m’a permis de comprendre que je devais identifier mes besoins, mes émotions, mes sentiments pour communiquer calmement. Il fourmille d’exemples de phrases types que nous employons et qui enveniment la communication, et de « recettes » pour désamorcer un conflit, quitte à quitter la pièce pour me remettre au clair mais devenir et rester qui je suis.

bienveillance-et-relation-entre-adultes-clementine-la-mandarine

Thomas d’Ansembourg

Cessez d’être gentil, soyez vrai ! – l’avis de Pierre, à retrouver dans son intégralité dans cet article

Ma première réaction lorsque j’ai reçu ce livre était de ne pas le lire ! Cette idée qui me taraudais, cette idée que je n’arrivais pas à me sortir de la tête tellement certains mécanismes sont bien ancrés en moi. Cette idée: « Si je lis ce livre, on va se séparer …« 

Comment dire ce que l’on pense, comment être vrai peut-il être meilleur que de « lisser », que de dire ce que l’autre attend de soi, que d’être gentil ? Se poser la question est probablement l’argument principal pour effectivement lire le livre.

Dire ce que l’on pense … au bon moment et à la bonne personne.

Dire ce que l’on pense … en y mettant la bonne forme.

La manière d’exprimer ce que l’on ressent est très importante. Si je parviens à faire le pas d’être vrai vis à vis de moi-même, je devrai l’être aussi vis à vis des autres. Je devrai donc exprimer ce que je ressens plutôt que de simplement dire oui… et penser non.

Situation – sentiment – besoin – demande

  • observer les faits sans juger. Dire ce que je vois sans interprétation;
  • dire ce que je ressens face à cette situation. C’est un sentiment; de la joie, de la colère, …
  • quels sont mes besoins face à cette situation pour ne plus ressentir ces sentiments négatifs (ou, à l’inverse, pour continuer à ressentir ces sentiments positifs);
  • j’exprime clairement et sans (trop) d’emballages ma demande.

Un deuxième élément qui a résonné en moi et dont l’écho est encore présent plusieurs jours après avoir refermé le livre tient en une seule phrase:

Désaccord n’est pas désamour

On a donc le droit de dire à l’autre que l’on n’est pas d’accord sans cesser de l’aimer *et* sans qu’il cesse de nous aimer. Ouf !

Ce livre nous aide à comprendre les mécanismes qui nous ont amenés à nous rétrécir pour « être gentil ». Il nous montre comment passer au dessus … sans danger, simplement pour accroitre la qualité de nos relations avec les autres.

Christine Lewicki et Florence Leroy

J’arrête de râler sur mes enfants et mon conjoint – l’avis de Gabrielle du blog Au petit bonheur

Écrit conjointement par une coach et une conseillère familiale, ce livre est une vraie mine à plusieurs titres :

Tout d’abord, il nous offre le challenge, méthodologie à l’appui d’arrêter de râler sur notre famille. Comme outil, un bracelet qui change de bras dès que nous prenons l’option de râler. L’objectif :  garder ce bracelet 21 jours sur le même bras, temps nécessaire à la prise de nouvelles habitudes.

Pour parvenir à ce résultat, les auteurs nous offrent une multitude d’astuces pour que râler ne soit plus une option et nous permettent  de ne pas  être démunie quand l’envie de râler se fait pressante. Elles font appel au bon sens, à la discipline positive, à la fermeté bienveillante, la communication non-violente et pleins d’autres astuces. En effet, choisir d’arrêter de râler n’est pas accepter de se faire marcher sur les pieds non plus. Les outils sont disponibles dans le livre mais aussi sur leur site.

Mais le fruit le plus grand de ce livre, à mon sens, est de faire prendre conscience de l’énergie dépensée inutilement pour râler, râlerie qui ne solutionne rien. Et rien que ça, c’est déjà pas mal.  Refuser de se faire pomper l’énergie par la râlerie permet de s’orienter vers d’autres solutions. Bref…Ce livre est une mine, et s’il fallait n’en acheter qu’un, j’achèterais celui-là.

bienveillance-envers-soi-meme-le-premier-pas-clementine-la-mandarine

Pema Chödrön

Entrer en amitié avec soi-même – l’avis de Christine du blog Arte Miss

La première chose qui m’a attiré dans ce livre est le titre d’une douceur incroyable. Lorsque je l’ai lu quelque chose s’est détendu en moi. Puis j’ai ouvert le livre et là, c’était comme une évidence. Le nœud sur lequel je bloquais depuis des années dans ma vie de maman et dans ma vie tout court c’était ça : je m’obstinais à nier ce que je n’aimais pas chez moi, à vouloir le réduire à néant ce qui ne faisait que renforcer une certaine violence. Et lorsque l’on est intolérant envers soi, on ne peut pas être bienveillant, ni envers soi-même, ni envers nos proches.

En lisant ce livre je me suis sentie accompagnée et comprise même dans mes côtés plus sombres, cela m’a permis aussi d’intégrer de le douceur envers moi dans les moments difficiles ET plus de compassion pour mon entourage dans leurs moments difficiles.

Je recommande ce livre à toutes les personnes qui cheminent vers plus de bienveillance (les autres livres de Pema Chödrön aussi d’ailleurs, ils sont tous très éclairants !)

Pema Chödrön est une moniale bouddhiste, responsable de l’Abbaye de Gampo, monastère bouddhiste situé en Nouvelle Ecosse au Canada mais ce livre n’est pas à proprement parler une livre de pratique méditative, c’est essentiellement un livre de réflexion sur tout ce qui nous assaille et nous tiraille dans notre quotidien, et la façon dont nous pouvons y apporter plus de bienveillance.

Cette liste te donne t’elle envie de lire certains de ces ouvrages ? Y en a t-il d’autres que tu as particulièrement aimé ? S’il te plaît, partage ton avis en commentaires !

Petits liens qui vont pour aller plus loin :

education-bienveillante-clementine-la-mandarine
les-3-facons-les-plus-ecolos-de-lire-clementine-la-mandarinecommunication-non-violente-clementine-la-mandarine

10 Commentaires

  1. Un immense merci pour tout ce mois consacré à la bienveillance.
    J’ai peu répondu mais je lis tout et réfléchis, réfléchis !
    J’aime beaucoup le premier livre mais j’avoue qu’en situation de conflit ,je mets des heures à comprendre (quand j’y arrive !) ce qui se joue en moi, ce qui est atteint, frustré, etc.
    Par contre, je crois que j’ai vraiment fait des progrès pour formuler ce que je pense dans des formes plus douces. M’obliger à être factuelle y a beaucoup contribué.
    Amitiés
    Claire

    Réponse
    • Je pense que beaucoup d’entre nous ont le même soucis. Lorsque je suis stressée, j’ai beaucoup plus de mal à faire la part des choses et à me rendre compte de pourquoi j’agis de la façon dont je le fais ! Ce n’est qu’une fois le stress retombé que je comprends !!
      Alors il faut s’entrainer, encore et encore ☺

  2. C’est marrant (et quelque part rassurant) de voir que « Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) » donne la même approche de CNV que « Cessez d’être gentil, soyez vrai ».

    Chaque fois que je veux dire quelque chose d’important, je pense: **situation – sentiments – besoins – demande**.

    Comme dirait l’autre (oui, je pourrais citer la source mais je ne m’en rappelle pas), il faut 21 jours pour que l’esprit assimile quelques chose … Donc, placer un post-it dans la salle de bain et le lire matin et soir pendant 21 jours, c’est bon. C’est mémorisé.

    Pour la mise en pratique, c’est pareil. Faire l’effort pendant 21 jours et c’est bon ;-)

    Amicalement

    Réponse
    • Oh quelle bonne idée le post-it ! J’espère que cela nous prendra « seulement » 21 jours car finalement, ce n’est pas grand chose face à une communication apaisée ensuite !

  3. alors j’ai lu il y a longtemps « Si je m’écoutais je m’entendrais »… Je vais vite le ressortir de mes étagères et m’y replonger !!! Merci pour tous ces billets qui alimentent vraiment mes réflexions et facilitent mon quotidien !

    Réponse
    • Je te souhaite une bonne relecture ☺ Merci pour tes commentaires !

  4. J’ai « Cessez d’être gentil, soyez vrai ».
    Je crois l’avoir lu…je n’en ai aucun souvenir…Je crois que je vais devoir le relire du coup :P

    Réponse
    • Bonne lecture Nadège ☺ Il a l’air drôlement chouette ce livre !

  5. En ce moment je lis « La communication sans violence » de Marie-Jeanne Trouchaud. C’est aussi très intéressant, surtout que ce livre traite + de l’aspect relationnel en lui même, dans la sphère personnelle ou professionnelle.
    Il y a des exemples de mises en situation ce qui rend le propos + ludique et facile à intégrer !

    Réponse
    • Merci Audrey pour ce titre. Son aspect pratique me tente bien, pour continuer après ma découverte de la CNV grâce au livre de Marshall Rosenberg !

Trackbacks/Pingbacks

  1. J'ai lu pour vous Cessez d'être gentil, soyez vrai - notes·de·pit - […] brève présentation du livre (et de cet article) se trouve sur le blog de Clémentine la mandarine qui a…

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