Questionnement sur le végétarisme #1 – De l’éducation des enfants

Juin 20, 2014 | 19 commentaires

Végane…

C’est un mode que je respecte, voire même que j’admire.

Je trouve extrêmement louable de ne pas accepter d’utiliser d’animaux que ce soit pour se nourrir, se vêtir ou pour son plaisir. C’est un peu pour moi comme un idéal vers lequel je souhaite tendre, tout en restant moi-même.

Je cherche l’équilibre, cette harmonie très personnelle qui me permettra de vivre épanouie, en accord avec mes convictions.

Je pose donc des questions, des tas de questions. Après quelques (enfin beaucoup) d’hésitations, j’ai pris mon courage à deux mains, et j’ai décidé de les partager avec toi. Le contenu de cet article est extrêmement personnel. Son seul but est de partager avec toi mes interrogations et, t’aider, je l’espère, à te poser tes propres questions. Tu peux les poser dans les commentaires par exemple ☺

Réflexion sur l'alimentation : devenir vegan et l'éducation des enfants

Dans ce premier article d’une série que je pourrais nommer « Bienvenue dans ma tête ! », j’ai envie de te parler de la relation que je pense apercevoir entre éducation et végétarisme.

Bien souvent, je me dis que l’éducation des enfants est en partie responsable de cet engouement de société pour la viande.

Nombreux sont les enfants à qui les parents demandent, même involontairement, de taire leurs émotions. « Ne sois pas triste. » « Ce n’est pas si grave. » « Arrête ta colère tout de suite. » « Ne t’inquiète pas. » « Arrête de pleurer, tu es grand(e) maintenant. » etc…

Nous sommes habitués à réprimer nos émotions, à cacher nos sentiments. Etre ‘forte’, ne pas montrer qu’on est triste, ne pas se mettre en colère, prendre sur soi… Comment exprimer sa compassion pour les animaux, alors même qu’on refuse de s’écouter soi-même ?

Je me demande souvent si un enfant, dont les émotions seraient entendues, et qui donc saurait les exprimer n’aurait pas plus facilement tendance à devenir naturellement végétarien en expriment ainsi sa compassion envers les animaux ? Cette idée est sans doute quasiment impossible à vérifier…

Naturellement, les enfants aiment les animaux. Tous les animaux. Les chats et les chiens. Mais aussi les vaches, les moutons, les cochons… et même les fourmis ou les araignées.

Réflexion sur l'alimentation : devenir vegan et l'éducation des enfants

Il me semble logique de penser qu’un enfant dont les émotions sont respectées développera son empathie envers les êtres humains, et aussi envers les animaux. Acceptera t’il encore de les tuer pour les manger s’il peut faire autrement ?

A cela, s’ajoute la présentation de la viande. Le mythe de l’enfant qui croit les poissons rectangulaires et panés montre bien que l’animal et la viande dans l’assiette sont totalement déconnectés dans nos esprits. Après tous, ce sont les bébés cochons qui sont mignons et nous mangeons du porc. Petit Lutin me demande de regarder des vaches dans un pré, mais il mange du bœuf. Manger de la vache me paraît d’ailleurs beaucoup plus violent que de manger du bœuf. Pourtant, c’est bel et bien le même animal qui se trouve haché, entre deux tranches de pain.

 Je ne nie bien entendu pas que l’on puisse être végétarien sans avoir reçu une éducation bienveillante. Je me demande simplement si le végétarisme n’aurait pas meilleur crédit si l’on écoutait plus nos émotions.

Qu’en penses-tu ? S’il te plaît, partage ton avis en commentaires !

19 Commentaires

  1. Je trouve cette réflexion très intéressante. Dans ma famille de 2 pour l’instant cette théorie collerait parfaitement. Je m’explique mon homme adore mais vraiment énormément la viande et il a été élevé dans une famille qui apprécie guère les animaux, tout le contraire de moi. La viande je m’en passe volontiers et ma famille et complétement fan des animaux.
    Merci pour ce partage.

    Réponse
    • Ah tien, je ne savais pas que la famille de Nicolas n’appréciant pas trop les animaux. Peut-être aiment-ils beaucoup les végétaux, et c’est pour ça qu’il ne veut pas manger de légumes, hihi ;-)
      Merci pour ton retour Mélanie !

    • Il y a beaucoup plus de personnes disant aimer les animaux que de personnes végétariennes (et encore moins de végétaliens et de véganes).

      Si ces personnes devaient élever et tuer elles-même ce qu’elles mangent, on aurait probablement beaucoup plus de végétariens. Mais la vérité n’est pas montrée. On voit des vaches dans des prés et on veut croire que la majorité de nos steaks proviennent de tels animaux. On voit des documentaires où on traie des vaches et on n’explique pas comment et pourquoi la vache produit le lait en question. Les publicités montrent des poules heureuses, parfois même elles dansent ! Sans doute la joie de finir en nuggets…

      Alors, la faute à un manque d’information ? Ça participe mais l’information existe et se fait de plus en plus accessible. Il y a des campagnes de sensibilisation, des reportages et même des films qui montrent comment vivent les animaux d’élevage. Je pense que ce qui fait défaut, c’est la curiosité et la responsabilisation.

      Dès notre naissance on nous incite à ne pas nous poser de question. On nous répète qu’on fait ceci ou cela parce que « ça se fait », parce que « tout le monde fait comme ça » ou encore parce que « ça fait longtemps que les humains font comme ça ». On nous dit « sois gentil, fais ce qu’on te dit » et on ne nous dit pas « ne crois pas sans vérifier, fais tes propres choix ». Alors quand l’industrie nous dit que les produits laitiers sont nos amis et que les protéines se trouvent exclusivement dans les animaux, on y croit. On n’a pas le réflexe de se dire « est-ce que c’est vrai ? » et d’aller vérifier.
      C’est difficile de se défaire de cette habitude. On a tellement l’impression de faire comme il faut, d’être libres de nos choix. Pas facile d’un jour se dire « et si en fait je ne faisais pas comme il faut ? », de repenser ce qu’on nous a répété jour après jour pendant de longues années.
      C’est vrai pour la nourriture mais aussi pour beaucoup d’autres choses.

      Si je devais donner un conseil, je dirais : posez-vous vos propres questions. Répondez-vous à vous-même et non aux autres. Cherchez les réponses, renseignez-vous et choisissez à partir de faits réels.

    • Mince, je voulais écrire à la suite, je me suis trompée, désolée.

    • Merci pour ton commentaire et ton avis Lumiciole ☺
      C’est un autre volet de l’éducation qui est lié à celui émotionnel : les parents, souvent sans même s’en rendre compte, dirige les enfants sans leur laisser la possibilité de découvrir par eux-même, de ressentir. Il faut dire que c’est tellement plus simple d’avoir un enfant qui obéit sans rien dire qu’un enfant à qui il faut tout expliquer tout le temps pour qu’il coopère (ou pas !) suivant sa propre décision.
      Oui oui, ça sent le vécu, on a la chance (épuisante) d’avoir la seconde option à la maison ! J’espère que Petit Lutin continuera à se poser des questions une fois adulte comme tu le dis. Car c’est vrai que c’est difficile de tout remettre en question.

  2. Bonjour Clémentine, il y a peut-être effectivement un lien entre aimer les animaux et ne pas manger de viande. Pour ma part je vient d’une famille où il était obligatoire de manger sa viande et je n’en aimais ni le goût ni la texture. Donc forcément cela aide à arrêter de manger de la viande dès que l’on en a l’occasion. Puis est venu s’ajouter une autre dimension qui est celle du respect de tous les êtres vivants,
    Je mange parfois de la viande mais il faut que ce soit de la bonne viande, élevée au grand air et si possible avec amour… et surtout cuisinée avec amour !

    Réponse
    • Hélas abattue sans amour !!! On ne peut tuer avec amour, Arte Miss.

    • Merci pour ton partage Christine ☺
      J’ai vécu la même chose enfant : obligation de manger de la viande, à presque tous les repas, que j’en ai envie ou non. Adolescente, je suis devenue totalement végétarienne du jour au lendemain, en prenant comme argument la peur de la vache folle, mais je ne sais pas si cet argument était réellement honnête, avec mes parents et même avec moi-même. En tous, je les remercie de m’avoir laisser arrêter de manger de la viande à ce moment là.

  3. Totalement d’accord avec toi :) d’ailleurs veganisme et ENV vont de paire en ce qui me concerne, l’un ne va pas sans l’autre, car je pense que le cheminement est le même, tellement logique ;)

    Réponse
    • nldr : ENV = éducation non violente (pour celles qui ne sont pas habituée à ce sigle)

      Merci Sugar pour ton partage. Effectivement, le cheminement me semble le même, simplement dirigé soit vers les animaux, soit vers les humains.

    • ah oui oups en effet j’écris avec des sigles sans m’en rendre compte, désolée ;)

  4. Je disais « On ne peut tuer avec amour ». J’ajoute : sauf pour l’euthanasie d’un animal souffrant.

    Réponse
    • Merci Bleuet pour ton partage. Voilà encore un autre vaste sujet de réflexion : l’euthanasie…

  5. Réflexion intéressante. Personnellement, je n’étais pas spécialement amie des animaux quand j’étais petite. Au contraire, je suis beaucoup plus sensible à leur souffrance depuis que je suis végétarienne. Et je me sens aussi plus libre de ressentir mes émotions.
    Par contre un fait intéressant. Je me souviens que ma soeur avait refusé de manger de la viande quelques fois étant petite parce qu’elle pensait aux animaux, mais elle avait complètement oublié ! Étrange amnésie…

    Réponse
    • Merci Zahia pour ton témoignage. Ta soeur n’est donc plus végétarienne aujourd’hui ?

  6. Personnellement, je ne suis pas tout à fait d’accord avec cette corrélation que tu met en avant. Du plus loin que je me souvienne, lorsque que j’étais petite, je n’aimait pas les animaux, j’en avais au contraire très peur (de la minuscule fourmi sur ma jambe à l’énorme vache dans le pré en passant par la limace sur la route ou le chien du voisin)… et aujourd’hui encore, on ne peut pas dire que je suis une grande amoureuse des animaux! Pourtant, j’essaie au maximum de réduire ma consommation de viande et de produits animaux en général. Pour moi, le déclic a plutôt été l’impact écologique et ce n’est qu’une fois que je me suis renseignée un peu sur le sujet et ai découvert les conditions d’élevage que la dimension éthique est entrée en ligne de compte.
    A mon sens, la propension à consommer de la viande vient surtout des habitudes et des conditionnements de la famille : c’est sûr que si dans l’enfance, on ne pouvait pas concevoir un repas sans viande, et qu’on t’a toujours répété qu’il fallait manger de la viande pour être fort, changer de perspective demandera un véritable travail sur soi.
    Après, je ne nie pas que la société nous incite à dissocier l’animal dans le champ du bout de viande dans ton assiette, mais là encore, tout est une question d’éducation et de conditionnement social.

    Réponse
    • Merci Milounette pour ton partage.
      L’idée de l’article est de mettre en relation empathie envers les animaux et écoute des émotions des enfants et non pas amour des animaux et consommation carnée. On peut très bien adorer les animaux domestiques (chats, chiens, chevaux…) et manger énormément de viande. Je connais beaucoup de monde qui fonctionne ainsi.
      Le propos ici est de mettre en relation l’écoute empathique des émotions des enfants avec leur relation future face à la souffrance animale et le fait de tuer pour se nourrir.
      C’est aussi une question que je me pose, et non pas un fait que j’affirme.
      Quant à l’impact écologique, c’est une réflexion que l’on peut avoir adulte, mais j’imagine mal un enfant de 5 ans dire à ses parents « Je veux réduire mon empreinte carbone » ;-) Alors qu’un enfant envers qui les adultes font preuve d’empathie pourra, je pense (sans pouvoir l’affirmer) avoir de l’empathie pour le poulet qui a fini dans son assiette et oser refuser de le manger.

  7. Hello!

    Je viens de voir ton petit article… Je suis vegan :) J’ai prit cette décision en expliquant cela à mes enfants…

    Je me suis aussi posée beaucoup de questions, comment leur expliquer les souffrances animales sans les perturber ? Sans qu’ils ne fassent de cauchemars après? J’ai vu le reportage « earthlings » et le discours de Gary Yourofsky…

    J’ai trouvé un petit schema explicatif avec la dentition et le système digestif de plusieurs animaux qui expliquent les raisons pour lesquels nous ne sommes pas « faits » pour manger de la viande…

    Et… Je suis tombée sur ce livre merveilleux, que je leur ouvre de temps en temps « vegan is love » il était timidement solitaire sur une étagère de la fnac. C’est un outil important pour moi… Pas seulement pour l’alimentation mais pour les cirques, la fourrure, les tests sur les animaux :)

    Je te souhaite de jolies découvertes dans le monde Vegan :)

    Amicalement

    Céline

    Réponse
    • Merci Céline pour ton retour. Dommage ce livre n’est pas disponible dans notre bibliothèque… J’aurais bien aimé le feuilleté !

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