Sept heures.

Cette nuit, j’ai rêvé que j’avais des trous dans les ongles.

Huit heures.

Je n’arrive à déterminer ce qui me manque le plus : les copains ? les juments ? avoir le droit de sortir de chez moi ? J’ai l’impression d’avoir toujours vécu comme ça, en huis clos. On entend souvent que ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. Je ne suis pas d’accord avec cette maxime. On ne sort pas forcément plus fort. On peut sortir affaibli, meurtri et ne plus jamais réussir à aller aussi bien qu’avant, même si on a appris de ce que l’on a traversé. J’ai peur que ça soit ainsi pour la société. Elle n’allait déjà pas bien avant. Saura t’elle aller mieux après ? Les espoirs fleurissent partout, les ‘plus jamais ça’, les ‘inventons le monde d’après’ et j’essaie d’y croire.

Onze heures.

Est-il possible de vivre quotidiennement avec quelqu’un de très angoissé sans finir par en ressentir des effets ? Sans en être affecté ? Et si oui, comment faire pour apprendre cette compétence de détachement : ce sont tes émotions, elles t’appartiennent. Et surtout, comment gérer le quotidien quand proposer une nouvelle recette de quiche est source d’angoisse ?

Onze heures.

Quand j’étais petite, avec ma cousine F., on avait caché des Kinder partout dans le jardin de mon Grand-père et ma Grand-mère. Il y en a un qu’on a jamais retrouvé. Il y est peut-être toujours ? Au moins son papier. Quelque part dans un buisson ou sous une racine. Dans 3000 ans, un archéologue le trouvera. Il dira « Voici un vestige de cette époque sombre où il y avait tant de déchets. A l’époque, la civilisation était violente pour l’ensemble du vivant. » Et il complétera « Le régime alimentaire de ces populations était catastrophique ! D’après les études sur les résidus trouvés sur ce papier, ils mangeaient des aliments totalement dénaturés, vides de toutes qualités nutritionnelles ; des graisses et du sucre en quantité absolument démesurées. Cela entre en parfaite coordination avec les ossements que nous avons retrouvés, qui montrent qu’une grande partie de la population était en surpoids ou présentait des troubles cardiaques. Avec un tel régime alimentaire, et au vu des connaissances actuelles, on est en mesure d’affirmer presque avec certitude que nombre de personnes devaient avoir des formes plus ou moins sévères de maladies psychiques diverses et variées, créées par cette alimentation inapproprié. Les écrits de ces époques tendent à donner raison à cette supposition. »*

Quatorze heures trente.

Tiens, j’ai faim ! C’est rare ces temps-ci. Ce midi, je suis restée avec les garçons, mais je n’ai rien mangé car pas faim. Alors là, je me cuisine des lentilles aux poivrons marinés et aux oignons, avec un reste de concassé de tomates. Miam !

Seize heures.

Petit Lutin regarde le dessin animé Klaus pendant que nous discutons avec mon Amoureux. Ce dessin animé est vraiment très beau.

Vingt heures trente.

On voit plein de chauve-souris dehors. Quelle joie de les voir virevolter ! J’ai essayé de faire une photo, mais on ne les voit pas du tout.

*pensée pour toutes les personnes confinées avec des troubles psychologiques. Cette invention futuriste de mon esprit ne cherche pas du tout à dire que si vous mangiez mieux, tout irait bien. Il existe un réel impact de l’alimentation sur le moral, mais cela ne règle pas tout non plus, et bien des troubles n’ont rien à voir avec l’alimentation. Beaucoup de courage à tous, en particulier à vous ♥

Idées en vrac de ce jour de confinement :

♥ regarder Klaus
♥ regarder les animaux sauvages autour de chez soi
♥ préparer des cosmétiques maison avec ce qu’on a sous la main
♥ se préparer un rituel du matin, chacun le sien, et prendre le temps chacun de son côté pour commencer la journée de bonne humeur

N’hésite à me demander, en commentaires, si tu as besoin de précisions sur certaines activités.

Le journal d’une confinée, c’est quelques unes des idées qui me traversent l’esprit pendant la journée ainsi que la liste des activités qui nous ont occupées. Tous les articles se trouvent sur ce lien.

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