Neuf heures.
Grande discussion en Amoureux. On essaie de comprendre comment on fonctionne, pourquoi, et surtout, comment en sortir pour les aspects qui nous bloquent. Petit Lutin pour une fois, accepte de rester tranquillement dans sa chambre. C’est important les discussions.
Onze heures.
Le confinement et les questionnements. Pendant le confinement, je ne sers à rien. Ok, j’écris deux trois trucs sur mon blog. Et puis, le reste du temps, hen, je sers à quoi ? Ma vie, elle est faite pour quoi ? Y a t’il seulement un jour où je ne me pose pas la question ? Bienvenue dans ma tête. Les crises existentielles sont sur votre droite. A gauche, les questions métaphysiques sans réponse possible. Au fond, la forêt des questions. Posez-vous une question insignifiante, par exemple, coquillettes ou torsades ce midi ? Cela fera un bon tronc à votre arbre à questions. Ensuite, chaque branche est une question découlant de la première, elle-même créant une série de nouvelles branches-questions. Et au final, trop de paramètres, impossible de trancher ! Derrière vous, la folie des grandeurs, les espoirs de sauver le monde, avec le petit doigt, parce que la vie est inutile sans au moins ça. A moins qu’elle ne soit de toute façon inutile et que cela ne serve à rien de sauver le monde ? Retour aux questions métaphysique par le train neuronal express de 11h12.
Treize heures.
– Je peux prendre combien de bonbons ?
– 16. En prenant autant de chaque couleur. Combien ça en fait de chaque du coup ?
Et on trie les bonbons par couleur. Et on compte. Quelle est l’opération ? On peut faire quoi comme autre opération ? Les maths de l’estomac, c’est ce qui fonctionne le mieux, non ? Au final, il en mangera 4 sur la journée.
Treize heures trente.
– Maman, tu m’aides à chercher mon Lego ?
– Petit Lutin, vient, on fait du bricolage, avec des vis, des clous, la scie et tout !
– Ouaiiiiiiiis !
Moi, à l’intérieur : Ouf !
Et ils construisirent un bac à plantations 100% récup’, à partir de dalles de terrasse qu’ils n’utilisaient pas, de vis et d’équerres gardés en vrac dans la caisse à outils.
Seize heures.
M.N., sacrée amie la plus encourageante de l’univers – après son sacre de wonder-womaman qui déchire. Quand je serai grande, je serai écrivaine.
Vingt-deux heures.
Et si plus personne n’est là pour s’en rendre compte, est-ce que le temps passe encore ? Et s’il n’y a plus aucune forme de vie, est-ce que l’univers existe encore ? Puisque rien n’est là pour en avoir conscience…
Idées en vrac de ce jour de confinement :
♥ lire cette interview d’Alain Damasio tellement intéressante
♥proposer aux enfants d’écrire des lettres, les photographier/scanner, les envoyer par mail au destinataire qui répond de la même façon
♥ apprendre les divisions avec des bonbons
♥ construire un bac pour des plantations avec ce qui est dispo à la maison
♥remettre quelque chose qui paraît évident en question, juste pour développer son esprit critique
♥ regarder le vent agiter les branches d’arbres par la fenêtre
N’hésite à me demander, en commentaires, si tu as besoin de précisions sur certaines activités.
Le journal d’une confinée, c’est quelques unes des idées qui me traversent l’esprit pendant la journée ainsi que la liste des activités qui nous ont occupées. Tous les articles se trouvent sur ce lien.
Je travaille sur ce blog à plein temps. C’est ton soutien, via Tipeee ou une autre forme qui me permettra de pouvoir continuer ♥
Tes écrits me remuent fort, je les trouve très émouvants et je me sens fort en phase avec tes ressentis ! (presqu’à chaque ligne je me dis « oh, moi aussi je pense comme ça »).
Merci Émilie pour ton retour. Je suis touchée que cela te parle, et je me sens moins seule aussi !
Je ne me souviens pas m’être posé la question sur le « a quoi je sers? »
Doit-on nécessairement servir à quelque chose? Tout le temps? parfois? pour qui? pour quoi?
Aujourd’hui il faisait beau, trop beau et j’ai vu beaucoup de voitures passer devant la maison, beaucoup de promeneurs aussi. Ce matin mon chéri a été faire les courses, pas de filtrage à l’entré du magasin, des couples de personnes vulnérables qui se baladaient, les gens se croisent, les gestes barrières ne semblent pas être rentrés dans les habitudes. Des jeunes qui discutent sur le parking des achats pouvant ne pas sembler nécessaire…. dans une semaine c’est Pâques, on devrait fêter cela en famille, se retouver…on sera chacun dans notre coin a rêver du moment ou tout cela sera finit.
On a planter les haricots vert avec ma fille, un épouvantail à été fabriqué pour faire fuir les pigeons… mon voisin m’a donné des topinambours, je ne sais pas comment les cuisiner, si tu as une super recette je suis preneuse! :D
J’ai fait un pain, je crois que je n’en ai jamais réussit un si bien, peut être un peu trop d’eau, il s’est un peu étalé, légèrement trop plat.
J’ai essayer aussi le levain il y a quelques temps, mais je n’ai jamais réussit a le conserver. Comme les grains de kéfirs, ça j’y arrive bien, pas de soucis, je suppose que c’est un coup à prendre.
Ici aussi, il y a, dès qu’il fait beau, des gens qui discutent tranquillement ensemble. Peut-être que juste, on peut pas se passer de relations sociales ? Et que, comme dit si justement Alain Damasio, la vision, le téléphone, les sms, ce n’est qu’un ersatz qui ne remplace rien vraiment.
Je n’ai jamais cuisiné de topinambours. Il me semble, si je ne confonds pas avec autre chose, que la « maîtresse de jardinage » de Petit Lutin disait qu’elle le mangeait râpé comme les carottes. Mais je peux confondre avec autre chose.
Mon Amoureux me disait que l’on n’a certainement rien de plus à servir qu’à être un maillon solide du tissage social humain. Solide, solidaire, attentionné, bienveillant, etc… Je ne sais pas encore si cette réponse me satisfait complètement.
Coucou!
Tu as l’air d’avoir un amoureux sacrément chouette ;)
Avoir le cerveau qui turbine, à chaque instant, qui pense, qui retourne les questions, qui « oui, mais? », qui s’interroge encore… ça peut être difficile à vivre au quotidien. Pour ma part ça m’a fait du bien de lire certains livres en rapport avec le « haut potentiel » (et tous ses autres qualificatifs), ça m’a permis de mieux réaliser comment je fonctionnais, comprendre que je n’étais pas seule, et simplement m’accepter! Je ne sais pas quel est ton rapport au sujet mais je me permets de te conseiller certains livres. Dans les classiques faciles à lire il y a « je pense trop » de Christel Petitcollin mais que je trouvais quand même un peu nian nian et cliché… En revanche, un livre qui m’a agréablement surprise et fait beaucoup réfléchir, malgré son titre qui peut faire pédant au premier abord mais il n’en est rien: « Intelligents, trop intelligents » de Carlos Tinoco.
J’ai lu l’article de Damasio et je ne suis pas du tout d’accord avec ce qu’il dit en première partie. Etant du milieu de la santé, je déplore un peu ce genre de théorie du complot qui inciterait les gens à sortir de chez eux, à sous estimer la menace de se virus « peu létal » et à toujours critiquer et en vouloir au gouvernement qui veut uniquement nous « asservir ».. je ne suis pas sure que c’est le type de discours dont nous avons besoin en ce moment.
Bonne journée!
Merci pour ces références. Je n’ai pas lu ces livres, j’en ai lu d’autres, plus dédiés aux enfants. Je ne sais pas si je suis concernée – je n’ai jamais fait de test. C’est en tous cas très intéressant !
Je n’ai pas compris le début de l’article comme une incitation à sortir. Plutôt comme un regret que l’hôpital, le service médical ait été si mal mené par les gouvernements successifs et que, du coup, à cause de cela, on soit obligé de rester enfermés. Car finalement, s’il y avait suffisamment de moyens, à la fois matériels et humains dans les hôpitaux, devraient-on vivre enfermés ? J’imagine que non, que des mesures autres seraient prises, pour protéger les personnes qui en besoin. Et je trouve intéressant d’y réfléchir, pour savoir ce que l’on souhaite faire ensuite, quel visage on aimerait donner au monde.
Merci pour tes retours très intéressants :)