Eco-sapiens est un moteur de recherche qui ne référence que des produits écologiques et/ou éthiques. C’est donc du bio, du commerce équitable, du recyclé/recyclable, … On trouve aussi des articles divers et variés sur le blog.

Mais alors, Pourquoi créer ce site de recherche écologique ?

En 2006, nous constations avec un ami que les produits écologiques étaient restreints à une sphère d’initiés qui s’approvisionnaient surtout via les salons et quelques adresses confidentielles. Par ailleurs, ma soeur qui venait d’avoir un enfant cherchait des couches lavables sans trop savoir quelles en étaient les subtilités pratiques. Alors nous nous sommes simplement dits que l’époque était mûre pour référencer toute l’offre éthique (sociale et environnementale) et « vulgariser » ce secteur.

Que défends-tu par ton travail ? Et ton côté écolo ?

Il y a au départ une posture philosophique qui est au fondement même de l’éthique : il faut être ce que l’on désire. Autrement dit, « l’exemple n’est pas le meilleur moyen de convaincre; c’est le seul ! ». Mon idée est que beaucoup de gens sentent que quelque chose ne va pas mais nous avons tous une certaine peur à faire le grand écart. A dire « non, je ne marche pas. » J’espère parfois que ma situation achève de convaincre certaines personnes qui auraient de toute façon franchi le pas… mais peut-être trop tard !

Qu’est-ce qui te distingue des autres site de recherche de produits ?

D’abord c’est le seul guide consacré à la fois aux produits écologiques et équitables. Nous y mêlons aspects sociaux et environnementaux alors que ces deux approches étaient paradoxalement dans la rivalité. Pour caricaturer, les bios accusaient l’équitable de parcourir la planète en avion et donc d’émettre du CO2. Les équitables accusaient les bios de ne s’adresser qu’aux riches. Aujourd’hui, la synthèse homme/nature est évidente… mais ce n’était pas gagné. Nous sommes aussi différents des comparateurs classiques qui ne proposaient pas d’infos là où nos dossiers, très lus et repris, contribuent à notre réputation d’expertise indépendante. Notre modèle économique est encore aujourd’hui unique. Uniquement basé sur l’affiliation (rémunération sur les ventes et non au clic) ce qui ne nous pousse pas à bidouiller (beaucoup de comparateurs ont tout à gagner à se « débarasser » de l’internaute pour gagner quelques centimes). Enfin, nous sommes indépendants. Aucune boutique ne nous paie pour être mise « au-dessus » dans les résultats, ce qui est une pratique courante dans les comparateurs. Cela se reflète par nos choix : statut coopératif (SCOP) et choix d’une banque éthique (La Nef).

A quoi as-tu renoncé pour garder ton côté écolo dans ton travail ? Et qu’y as tu gagné ?

Le salaire pardi ! Avec un diplôme de grande école, c’est certain que la tentation est grande de faire carrière dans une grosse structure. Et c’est vrai qu’il est plus reposant de s’acquitter de sa tâche bien définie par une hierarchie que de créer une entreprise. Surtout sans expérience professionnelle antérieure. J’y ai paradoxalement gagné en statut social car mine de rien, la thématique de ce travail fait qu’on peut vite devenir l’attraction de la soirée (ou le relou de la soirée, c’est selon !). En effet, tout le monde a une opinion ou une expérience à partager, positive ou négative d’ailleurs. Bref, c’est un sujet qui soulève des passions proches de celles que suscitait la politique dans les années 70.

Qu’es-tu capable de refuser pour garder ce côté vert ?

J’essaie au contraire de ne pas me censurer. Je ne vais plus au McDo depuis belle lurette plus parce que mes papilles ne supportent plus tout ce sucre et ce gras que pour des raisons idéologiques. Mais je suis un amoureux des Etats-Unis et de la culture américaine. Ce qui va de l’œuvre de Edward Abbey… au spectacle d’un match de baseball.

Quelle tâche te rebute le plus dans ton métier ? Et ta tâche préférée ?

On n’échappe pas hélas à certaines tâches fastidieuses. Au delà de la comptabilité, nous avons la validation et le rubricage des produits dans le catalogue. C’est important que le produit ait été vu au moins une fois par un humain. C’est par ce travail que nous pouvons définir nos critères d’éligibilité (la viscose de bambou est-elle écologique ? etc) Mais au bout de la trentième crème pour les mains… Rédiger sur le blog est évidemment un moment agréable… et narcissique. Mais ce que je préfère, ce sont les merveilleuses rencontres où l’on finit par ne plus savoir dépatouiller le professionnel du personnel.

Es-tu aussi écolo dans ta vie de tous les jours ? Comment cela se ressent-il ?

Je pense que oui ! Un peu moins depuis la paternité. Mais ma garde robe comme mon alimentation sont 90% bio équitable. J’ai aussi participé à la création d’une AMAP près de chez moi. En ce moment, je rêve de me confronter à la construction écologique pour rénover ma future maison.

Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?

Toujours cette drôle d’idée, frontière entre utopie et imbécillité, que l’on peut changer le monde puisqu’on est le monde.

Que sont devenus tes rêves d’enfants ?

Mes premiers rêves d’enfants étaient d’abord scientifiques, portés sur la connaissance de l’univers. Finalement, les mystères de notre propre planète sont suffisamment palpitants pour me détourner de ces premières envies…

Te manque-t-il quelque chose ?

Eprouver le manque, c’est éprouver un désir. Et j’ai vite appris à questionner mes désirs pour faire les faire taire. Donc globalement, il ne me manque rien. Je n’ai jamais été de nature possessive…

Quels sont tes loisirs favoris ?

Lire. Lire. Lire. Et aussi apprendre d’avantage les simples et les sauvages, c’est à dire toutes ces fleurs qui nous entourent et qu’on appelle de manière malpolie « de l’herbe ».

Qu’aimerais-tu recevoir pour ton anniversaire ?

Une clarinette. Je la cherche d’occasion en ce moment.

Sous quelle forme aimerais-tu revenir ?

Un gendarme. Qu’on appelle aussi une punaise de feu. Autrement dit un pyrrhocore. Ils semblent arborer des masques africains rouge-noir et semblent mener une existence sereine qui me fait douter, une fois de plus, de la suprématie humaine ! Eux seront encore là à déplacer paisiblement les graines de tilleul.