Huit heures.
J’arrive au bureau. J’aime arriver quand il n’y a encore personne. Tout est silencieux, tout est différent.
Neuf heures.
M. arrive. On discute un bon moment. De ce que c’est d’être une fille dans la rue. De longueur de jupes, de personnes franchement pénibles, de changer de trottoir devant les bars « de mecs », de ce à quoi on pense sans même nous en rendre compte, tout le temps, dès qu’on est dehors. Du fait que non, un conjoint n’aide pas sa conjointe quand il fait le ménage ou s’occupe des enfants, il vit là et fait sa part en fait. Etc… Ca fait du bien de partager ça. C’est un peu moins lourd à porter quand on ne se sent pas seul, même si ça ne règle pas le problème.
Dix heures.
Les visites sont autorisées dans l’EHPAD de ma grand-mère, à raison d’une visite de 30 minutes toutes les 3 semaines… Cette solitude que ma grand-mère traverse me désespère. Et on ne peut même plus lui téléphoner : lors du premier confinement, comme elle ne sortait plus, elle s’est complètement démusclée et n’arrive plus à marcher. Elle ne peut donc pas aller d’elle même jusqu’à son téléphone pour le décrocher.
Onze heures.
Sortir. Alors, l’attestation, c’est bon. Le masque, c’est bon. J’oublie quoi ? J’ai l’impression de vérifier mon sac comme avant de partir en grande voie d’escalade ou en randonnée pour une semaine. Doux souvenirs, qui, je l’espère, pourront bientôt faire parti du présent.
Seize heures.
Trop de réunions, trop de réunions, trop de réunions !
Dix-sept heures.
Je rentre. Quel bonheur de faire du vélo ! Aujourd’hui, pas de photos, j’ai oublié d’en faire.
Bonjour Clémentine :)
Ca me fait rire (enfin j’essaye ^^) de voir comme on se préoccupe du masque et de l’attestation… Heureusement que chez moi il n’y a pas encore trop de contrôle parce que ça fait déjà 2 fois que j’oublie l’attestation pour aller faire des courses… Le masque ça va, j’en ai dans tous mes sacs que je change dès que je les utilise donc j’en ai toujours un propre même si j’oublie mon préféré :)
Bonne journée !
Je fais pareil : un masque dans chaque sac, manteau, et un jetable d’urgence dans la pochette à attestation (parce que j’en ai quand même trois différentes des « permanentes » que je garde toujours sur moi…)
Au sujet de l’oppression des femmes, j’ai acheté le petit livre de Pauline Harmange « Moi les hommes, je les déteste » et sa lecture est très rapide, percutante et joyeuse.
Je suis également en train de lire « Libérées » de Titiou Lecoq, percutant aussi mais qui alimente aussi de la colère (justifiée) chez moi. Dans tous les cas, pour moi qui n’ait lu aucun autre livre féministe, ce sont deux petits ouvrages qui m’ont aidée à me sentir comprise et légitime pour en demander plus à Doudou.
Mon Amoureux m’a offert le livre de Pauline. Je l’ai ouvert au pif, j’ai lu un paragraphe, et là, j’ai dit « ah mais c’est tellement ça » et ça m’a mise en colère. Et j’en ai parlé sur le coup à mon Amoureux, mais comme j’étais en colère, ce n’était pas très diplomatique, donc la discussion fut trop houleuse. J’ai refermé le livre, et depuis, je ne l’ai pas rouvert !
Je te conseille Sorcières, de Mona Chollet : il est absolument génial !
Pour ta grand-mère, ça doit être tellement difficile et frustrant ! Tu as bien raison de lui écrire même si tu n’as pas grand chose à dire, rien que le fait de recevoir du courrier de la famille doit lui faire chaud au cœur, encore plus avec une de tes belles cartes :).
Oui, c’est ce que je me dis, au moins, elle voit que je pense à elle. Elle reçoit aussi tous les mois un album photos que l’on alimente avec toute la famille, mais ce n’est pas pareil : ça reste imprimé, et donc, finalement assez impersonnel.