Neuf heures trente.
A force de me réveiller de plus en plus tard, je vais finir par vivre la nuit.
Onze heures trente.
Plus rien de ne me manque réellement. Sortir ne me manque plus. Voir du monde non plus. Même les juments semblent un lointain souvenir. Comme celui d’une autre vie. Je suis chez nous, c’est comme ça, juste tous les trois. C’est mon Amoureux qui fait toutes les courses, lui est content de sortir. Je n’ai pas donné de nouvelles à quelqu’un d’autre qu’à ma Grand-mère ou M.N. ni répondu à un message depuis des lustres. J’espère que personne ne m’en voudra. Je n’y arrive pas. Je crois que je n’ai rien à dire… Je n’ai plus envie que ce confinement s’arrête. La monotonie est facile et confortable.*
Midi.
Cartes postales à deux sur le bureau.** Petit Lutin créé lui aussi. Il aurait voulu que ses cartes fassent partie des paquets à envoyer. J’ai loupé l’occasion de parler du travail des enfants dans l’histoire et dans le monde.
Quinze heures.
Je sème des fleurs. Plein de fleurs. Dans des pots, des godets. Plus tard, je les repiquerai ici et là dans le jardin. Ce sera joli.
Dix-huit heures.
Je regarde la télé en tricotant. Une série niaise, pleine de stéréotypes. J’y peux rien, j’adore. Les personnages sont gentils, ils ne cherchent pas à se nuire, juste à être heureux et à prendre soin les uns des autres. Il ne se passe rien, juste la vie, il n’y pas de grand méchant, de bataille ou de trahison. C’est doux. Ca contribue à m’endormir l’esprit doucement.
Dix-huit heures trente.
Petit Lutin nous a créé un jeu de rôle. C’est rigolo. Ca ressemble plus à un livre dont vous êtes le héros qu’à un véritable jeu de rôle d’après mon Amoureux. Personnellement, ce que je vois, c’est l’ingéniosité et l’imagination débordante.
*il va de soi que je parle uniquement de ce que je ressens. Je sais très bien que le confinement est un moment extrêmement compliqué pour beaucoup de monde et je le comprends parfaitement.
**oui, je passe beaucoup de temps à créer des cartes postales. C’est long à faire, 30 cartes postales plus 10 enveloppes à la main.
Idées en vrac de ce jour de confinement :
♥ tricoter
♥ profiter des dernières places de l’abonnement de cartes postales
♥ semer des fleurs
♥ faire un gâteau yaourt, avec des morceaux de pommes à la vanille cuites à la poêle
N’hésite à me demander, en commentaires, si tu as besoin de précisions sur certaines activités.
Le journal d’une confinée, c’est quelques unes des idées qui me traversent l’esprit pendant la journée ainsi que la liste des activités qui nous ont occupées. Tous les articles se trouvent sur ce lien.
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Je suis d’accord, avant l’angoisse était de rester a la maison pendant longtemps, et là c’est l’inverse, la peur de sortir et rencontrer du monde, de voir émerger un monde sans contact physique, avec une distance de sécurité. Perdre quelque chose a retrouver mon kinésiologue, mon ostéopathe avec un masque et des gants, c’est vraiment une barrière. Voir les gens se laver les mains après nous avoir touché, comme si on était sale.
Mon fils est quelqu’un de distant sauf quand il a accordé sa confiance ou là il devient câlin, parfois trop (a son âge cela commence a passer moins bien que lorsqu’il était petit).. et là j’avoue que malgré sa demande a retourner à l’école je bloque. J’ai cette possibilité de les garder, l’école ne me parait plus être un endroit sécurisant (toutes les mesures seraient plutôt anxiogènes) pour apprendre dans de bonnes conditions.
Aujourd’hui moral un peu dans les chaussettes, ma voisine a fait couper sa haie… a cette période! Avec les nidifications… c’était le refuge de tout un tas de bestioles (escargots, lézards, peut être oiseaux et hérissons… mais plus rien, arraché à la mini pelle. Pourquoi cela me met dans un tel état de rage, de colère?… j’en ai pleurer..
Hier c’était mon voisin qui a désherber devant son mur là ou la verdure avait reprit ses droits… bon je ne me suis pas laissé abattre, j’ai mi des graines de fleurs mellifères, ce bout de terre vide ne pouvait pas le rester. Mais le coup de la haie ce matin m’a achevé…
Oh la la, comme je te comprends. Moi aussi je serai dévastée de voir des haies disparaître – sauf si c’est pour remplacer du « béton vert » (ces haies type laurier) par des haies beaucoup plus diverses. Mais ça n’a pas l’air d’être le cas pour ta voisine :((
De notre côté, nous savons déjà que Petit Lutin ne retournera pas à l’école. Même si elle réouvre – ce qui n’est pas certain, nous ne l’y mettrons pas. Pour laisser la place aux enfants dont les parents n’ont pas vraiment le choix et parce que, je suis d’accord avec toi, ce n’est pas possible d’apprendre dans ces conditions anxiogènes.