Sept heures.
Je regarde le plafond. Et je me questionne. A quoi je sers ? A quoi j’ai servi jusque là ? J’essaie pourtant de réaliser des choses utiles. Mais… est-ce bien utile ? Et surtout, à quelle échelle ? Si faible, si petite. Je me retrouve avec un mix de La vie par procuration de Goldman et A quoi je sers de Mylène Farmer dans la tête. Pourquoi et comment mon cerveau a-t’il enregistré ça..?
Aujourd’hui, je vais coudre des masques pour le CHU de Grenoble. Ils sont en pénurie. Ce sera mieux que rien, des masques cousus. Il faudra les emmener en centre ville. Un rapide aller-retour en vélo. J’en profiterai pour mettre la lettre pour Mémé Nénette dans une boite.
Sept heures quarante cinq.
J’entends encore beaucoup de voitures passer dans la rue. C’est étrange, non ? Surtout dans notre toute petite rue. Elles roulent encore plus trop vite que d’habitude.
Huit heures.
Il y a tellement de choses que je n’ai jamais le temps de faire. Apprendre le piano. Coudre des vêtements. Tricoter des chaussons. Aménager le placard de l’entrée. Trier le contenu de la cabane à vélo. Régler le frein du triporteur. Faire mon pain. Et ma brioche. Lire. Écrire à Mémé Nénette et mon amie M. Prendre des photos de Petit Lutin dans la vie de tous les jours. Tenter de finir la rédaction de mes deux romans en route. Illustrer l’album que j’ai fini d’écrire. Et surtout, prendre du temps avec Petit Lutin à la maison, pour des activités manuelles dont il raffole.
Onze heures.
Château fort en carton, discussion sur l’angoisse et passer du temps ensemble. On s’apaise un peu. Vive les SMS pour discuter avec les copains.
Quatorze heures.
Le pain maison à l’air terriblement bon. Je repense au livre les enfants de Noé. On a pris le temps de jardiner, c’était chouette. Bon sang, j’ai encore plus tout le temps faim que d’habitude !
Seize heures.
C’est mon tour de travail. Une heure trente ce matin, puis pareil cet après-midi, chacun à notre tour avec mon Amoureux. On a la chance d’avoir un logement assez grand pour pouvoir se créer un coin télé-travail au calme. Pourtant je rêve de vivre au milieu de nul part, avec des hectares « de jardin » à parcourir. Est-ce que je me sentirai moins enfermée ? Je n’en suis même pas sure. Si ça se trouve, tout ça, c’est plus dans la tête. Ne suis-je pas tout autant moi, libre, confinée à la maison ou non ?
Le journal d’une confinée, c’est quelques unes des idées qui me traversent l’esprit pendant la journée. Celles que j’ai envie de partager. Tous les articles se trouvent sur ce lien.
Merci Clémentine de partager avec nous ce journal. cela me permet aussi de mettre des mots sur certaines choses.
Ici aussi j’ai fais du pain maison, mais il est tellement bon (dixit les habitants de la famille) que du coup il part plus vite que le pain acheté… J’aimerais faire du pain pour plusieurs jours plutôt que tous les jours. Chéri-chéri toujours au boulot, il ne fait rien y’a pas de boulot… il va poser un ultimatum a ses chefs, demain il ne reviendra pas… télétravail ou non. Les enfants jouent tous seuls pour le moment, on passe de la chasse a la mouche, aux plantations au jardin, en passant par l’étude de la vie dans le réservoir d’eau…
Les maitresses nous spamment de devoir/leçons/cours (limite chronométré avec l’endroit ou faire les pauses) et veulent nous appeler 2 fois par semaine pour voir ou on en est…. je vais devoir leur expliquer mon concept a moi qui ressemble plus a de l’unschooling, et en tout cas a de l’informel c’est sur.
J’ai juste besoin d’avoir la ligne directrice et travailler en cours de journée sans devoir se mettre à une table pendant 1h30 avant de faire une pause de 15 minutes avant de reprendre…
Respirez tout le monde, respirez… lâcher prise, recentrez vous sur vous, votre famille, vos valeurs…
Bonne journée ensoleillée à toi, à vous
Merci beaucoup pour ton commentaire. C’est toujours un plaisir de te lire. Je suis d’accord avec toi : je lis beaucoup de commentaires et reçoit pas mal de messages de personnes qui se mettent une pression de fou avec l’école à la maison. Non, c’est justement l’occasion de faire autrement ! Après, je ne blâme bien entendu pas les instits, qui essaient de faire de leur mieux bien souvent.
Ici aussi le pain maison disparaît plus vite que celui acheté. C’est beau, non, nos talents de boulangerie ?