Neuf heures trente.

M. et L. passent nous apporter le sommier de M. qu’elle ne peut pas utiliser dans son nouveau chez elle. De notre côté, nous lui donnerons notre lit, trop encombrant pour nos petites chambres. J’aime bien ces échanges stratégiques.

Treize heures.

Avec Petit Lutin, nous partons au magasin de matériel de ski d’occasion pour nous acheter chacun un pantalon de ski. Le sien est trop petit, le mien, vieux de plus de 20 ans, a rendu l’âme. Mais il n’y a rien.

Quatorze heures.

Je trouve enfin sur Vinted, une personne qui vend à la fois des moufles et un pantalon de ski dans la taille de Petit Lutin. J’ai dû y passer quasiment une heure. Mais je trouvais vraiment trop ridicule de commander à deux personnes différentes, de multiplier les frais de port, les transports, les déchets… Bien, maintenant, il me faudra chercher pour moi. Mais ça attendra un peu ! Hashtag « Vis ma vie passionnante ».

Seize heures.

C’est triste tout de même, cette vie uniquement tournée vers l’utilitaire. Acheter, donner, revendre, économie circulaire, faire à manger, nettoyer, encore une lessive, vite, pour avoir une culotte menstruelle sèche demain matin… Je me noie dans le quotidien. Il y a toujours quelque chose à faire. J’essaie de lâcher prise, car certaines choses peuvent-être déclarées inutiles, mais toujours, je me fais happer de nouveau, dès que je baisse ma garde. Ca ne peut pas être ça, la vie qui vaut le coup d’être vécue, celle qui donne envie de se lever le matin, une suite de tâches au travail, de tâches à la maison, de consommation. Il y a forcément autre chose. De la beauté, de la poésie, de l’amour. Cela me fait penser à la chanson des Trois Cafés Gourmands : L’année prochaine. Les Trois Cafés Gourmands, c’est notre groupe de chansons de voiture avec Petit Lutin. On met la musique fort, et on chante à tue-tête par dessus. C’est étrange comme on n’écoute jamais ce genre de musique en dehors de ce contexte.