Ce que la bienveillance à changé dans ma relation avec les autres et avec moi-même – Solène

Mar 20, 2015 | 16 commentaires

Hier, mon Amoureux me disait « Mais pourquoi tu veux être parfaite, tout le temps ? » Solène, du blog  la meilleure version de soi nous livre aujourd’hui sa réflexion sur le sujet, en lien avec la bienveillance. Suivons la, il semble que la bienveillance ne doive pas être seulement destinée à autrui !

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Lorsque Clémentine La Mandarine m’a proposé de traiter cette thématique en article invité sur son blog dans le cadre du défit de mars sur la bienveillance, j’ai tout de suite été emballée!

Car en effet, on entre souvent dans la bienveillance pour l’éducation des enfants, en pensant qu’il s’agit avant tout d’une technique éducative adaptée aux Minipouces. Alors plein de bonnes intentions, le parent que nous sommes se lance dans l’aventure, pensant que cela affectera seulement la facette parentale de sa vie… Que néni ! Il s’agit là d’une belle erreur, et si je dis « belle » c’est parce que découvrir que c’est une erreur constitue une vraie jolie surprise…

Entre les différents acronymes, de blogs en forums et de lectures en vidéos, je suis un jour tombée sur la CNV : CommunicationNonViolente ; je me rappelle très bien de ce post sur un groupe de parentalité positive avec un lien vers une vidéo de Marshall Rosenberg, père de la CNV (à visionner Ici). Je me souviens d’avoir été étonnée en voyant ce monsieur à la mine austère duquel j’attendais plus un sermon qu’une leçon joyeuse de vie. Je me souviens m’être demandé s’il s’agissait d’une blague lorsqu’il à sorti sa guitare pour chanter un air qui m’a semblé plutôt niais… je me souviens m’être installée plus confortablement dans mon fauteuil et avoir posé mon ouvrage, moi qui bricole toujours en regardant la télé… je me souviens l’avoir trouvé incroyablement drôle et sérieux à la foi, et je me souviens m’être dit « comme j’aimerais être une girafe ! »

 cnv-parler-girafe-clementine-la-mandarine

J’avais découvert la communication girafe, la CNV entre adultes. Quelle découverte incroyable ! Je suis aujourd’hui une totale débutante en la matière, je ne donnerai donc ici aucune leçon, juste un ressenti : cette découverte pourrait changer ma vie… mais quel travail pour devenir une vraie girafe, chasser le langage chacal de nos vies. Rosenberg explique que derrière toute colère, énervement, agressivité se cache un besoin inassouvi ; et si vous regardez à la vidéo vous comprendrez qu’il est en réalité très dur d’identifier ses propres besoins, de les différencier de ses émotions et qu’il est encore plus dur d’identifier ceux des autres, et encore plus dur de décrire une situation sans la juger.

Mais comment l’être humain peut-il alors se dire « évolué » et dans le même temps ne pas savoir identifier ses besoins primaires ou différencier une émotion d’un jugement de valeur ?

Pourtant, mieux identifier nos propres sentiments, nos besoins non satisfaits, et ensuite ceux des autres, n’est-ce pas la clé de la compréhension humaine ? La compréhension de l’autre n’est-elle pas elle-même la clé vers la tolérance ?

 connaitre-ses-propres-emotions-et-sentiments-clementine-la-mandarine

Ce qui m’a frappé chez Marshall m’avait également frappé en lisant Parents efficaces au quotidien de Thomas Gordon, et aussi dans tous les ouvrages d’Isabelle Filliozat : Le « message JE »

Tous ces spécialistes de la bienveillance nous enseignent une chose commune : bien communiquer avec son enfant, avec un autre être humain, c’est exprimer ses émotions par un message « je », dire que l’on ressent. Tout l’inverse du discours traditionnel qui dit que parler de soi, dire « je » c’est égoïste. C’est du moins ce que j’ai toujours cru, et là, ces gens là m’expliquent que dire « JE » c’est bienveillant, altruiste ? Attendez, on m’aurait menti ??

En y réfléchissant 2 minutes c’est pourtant plein de bon sens : comment communiquer correctement si on n’explique pas à l’autre ce que l’on ressent, ce qui nous blesse, ce que l’on attend de lui, ce que ses actions provoquent en nous ? Comment cet Autre pourrait il répondre à nos attentes si nous même nous ne savons pas les identifier et lui exprimer ?

bienveillance-et-relation-entre-adultes-clementine-la-mandarine

Il n’y a pas de bienveillance envers les autres sans bienveillance envers soi-même.

Cette révélation  m’a beaucoup bousculé je dois dire, car je fais partie de cette catégorie de personnes pour qui être bienveillant envers les autres est plus naturel que de l’être envers moi-même. Découvrir que je devais franchir cette étape pour avancer, en particulier avec mes enfants, à été plutôt douloureux car , comment dire…. Y’a du boulot !

Mais là encore, c’est une histoire de bon sens… nous sommes le modèle de nos enfants : comment espérer qu’ils nous parlent bien si nous parlons mal de nous-même ? Comment attendre d’eux qu’ils maitrisent leurs émotions si nous-mêmes nous laissons submerger par notre colère ?

bienveillance-envers-soi-meme-le-premier-pas-clementine-la-mandarine

Alors si comme moi vous avez des problèmes d’estime et que vous souhaitez une éducation bienveillante pour vos enfants, laissez-moi vous faire gagner un peu de temps : la chose la plus importante et la plus rentable en termes de résultats sur votre famille que vous pouvez faire c’est de travailler sur ce point précis : la bienveillance envers vous-même. 

Soyez indulgent, d’autant plus que vous débutez dans la bienveillance, travaillez sur la maitrise de vos émotions et trouvez un support qui vous convienne (méditation, course à pied, autre sport, même thérapie si cela vous semble nécessaire) parce qu’il est inutile de vous voiler la face : tant que vous n’aurez pas entamé ce travail, tout le reste ne servira pas à grand-chose ; vous connaitrez de petites victoires mais vous ne pourrez pas être le parent bienveillant que vous voulez devenir sans avoir d’abord amélioré votre relation avec vous-même.

Cela vous semblera peut être dur à lire mais croyez-moi je viens de vous faire un cadeau, alors faites comme moi : pleurez un bon coup et attaquez vous à votre faille narcissique, armé de votre toute nouvelle conviction que vous aimer plus vous permettra d’aimer mieux vos enfants… mais aussi d’être un meilleur être humain !

Petits liens qui vont pour aller plus loin :

education-bienveillante-clementine-la-mandarine challenge-education-bienveillante-communication-non-violente-clementine-la-mandarine communication-non-violente-clementine-la-mandarine

16 Commentaires

  1. Ce n’est que trop vrai ! je me rends compte du travail sur soi que cela peut-être. Hier soir encore, j’ai bien vu comme il était important que je prenne du recul face à l’inconfort, la fatigue et les frustrations criantes de mon amoureux. Je râlais un peu mais j’ai pris une douche à ce moment-là qui m’a permis de faire le point sur ce que JE ressentais et ce qui me semblait ne pas aller pour lui. En sortant, j’avais apaisé ce qui me troublait: je pouvais donc me consacrer à lui. Un câlin, et doucement la conversation pour sortir les pensées qui pèsent lourdement sur le coeur parfois. Quand on est deux comme ça, j’ai le sentiment d’être un batelier: je suis présente pour guider l’autre dans ses pensées, ses émotions qui sont refoulées dans le rythme quotidien. Au final, c’est important de penser à soi pour mieux prendre soin de autres =)

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    • Merci Emilie, pour tes mots toujours à la fois si tendres et justes. Parfois, j’aimerais vous croiser, à l’improviste, ton amoureux et toi, vous devez respirer la complicité tous les deux ☺

  2. « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Si on s’aime mal, on aime mal.

    Réponse
    • Merci Marie pour cette citation de circonstance ☺

  3. Merci Solène pour ce bel article. en effet, la bienveillance envers soi-même est un préalable car si l’on ne reconnais ni ses besoins ni ses émotions, il est très difficile d’entrer en empathie avec ceux de nos enfants. La dernière fois je suis tombée sur une vidéo d’Isabelle Padovani qui a été formée par Marshall Rosenberg et ce qu’elle expliquait montrait le degré de bienveillance de cet homme : elle l’avait surpris à gribouiller frénétiquement des mots dans un carnet. Elle lui a donc demandé « vous notez des idées? » Et lui, imperturbable lui a répondu « non je laisse parler mon chacal ». Ce témoignage m’a du coup permis de relâcher la pression sur toutes ces fois où je n’arrive pas à parler le langage girafe ou que des pensées chacal surgissent dans mon esprit…En effet, lorsque j’ai commencé à vouloir communiquer différemment, j’étais catastrophée devant toutes ces pensées chacal qui défilaient dans ma tête. Je faisait donc tout mon possible pour les réfréner, les nier…et cela ne faisait que leur donner plus de poids. C’était très culpabilisant. Maintenant lorsque je me surprends à vouloir me brider de la sorte, je repense à M. Rosenberg et son chacal ;-)

    Réponse
    • Merci Christine pour ton beau témoignage. Comme toi, je tombe facilement dans la culpabilité de ne pas être parfaite. Et comme toi, je me soigne ;-)

  4. Très bel article, vraiment très intéressant! j’ai l’impression en lisant cet article, que toute notre éducation est a refaire finalement : apprendre à mieux se connaitre et s’aimer, mais aussi faire attention à notre façon de parler aux autres, toutes ces techniques de CNV semblent si difficiles à intégrer et comprendre pour certaines personnes que je connais!

    Réponse
    • Ce sont effectivement beaucoup de réflexes qu’il faut changer. Et pour cela, chacun doit être convaincu et en avoir envie, je suis d’accord. Sinon, ça ne peut fonctionner !

  5. C’est ce qu’on devrait apprendre à l’école, bien avant lire, écrire et compter !!!

    Car c’est cela qui devrait être la base de la sociabilisation….

    Réponse
    • Certaines écoles pas comme les autres y travaillent, dans le public et dans le privé. Espérons qu’elles essaiment ces belles idées !

  6. c’est avec plaisir que nous avons repris à bras le corps la voix de l’éducation bienveillante à temps plein je dirai
    car dans l’absolu, je suis à l’écoute, je discute mais parfois ça dérape, je suis fatiguée et ça crie

    je me pose quand ma fille de 6 ans sort de la bienveillance avec sa petite sœur de 3 ans, je m’accroupis, et je lui demande pourquoi elle a fait ça, est ce qu’elle apprécierai que quelqu’un lui fasse ??
    la réponse est non, et elle va s’excuser auprès de sa sœur naturellement

    pour les adultes, la bienveillance est au cœur du moment, car dans ma famille on est adepte de l’humour noir, un peu décalé et apparemment ça n’est pas e goût de a belle mère
    je me suis sentie attaquée dans ce que je suis quand mon mari m’a demandé de faire attention à ce que je disais car sa mère était blessée parfois
    ma 1ère réaction a été de me dire et bien je ne parlerai plus, comme ça plus de « méchanceté »
    et puis, j’ai bine vu que cette option ne plaisait pas à mon mari qui voulait une entente cordialement et non pas une guerre froide!!!
    avec le temps, j’ai repris le chemin de la parole et j’ai compris qu’elle avait pu être blessée quand moi même j’ai trouvé une remarque de mon beau frère déplacée envers elle
    alors maintenant, les relations sont apaisées même agréables
    je ne fais plus d’effort et je crois qu’elle non plus, les relations sont naturellement agréables
    se mettre à la place de l’autre est assez bénéfique, et ce qui est paradoxal c’est que c’est que j’apprends à mes enfants sans le faire moi même!!
    ironie de l’adulte !!!

    Réponse
    • Merci Élisabeth pour ton beau retour. Ils nous apprennent beaucoup de choses ces petits bouts, pour peu que l’on soit prêt à se remettre en question ☺

  7. « Il n’y a pas de bienveillance envers les autres sans bienveillance envers soi-même », mais quelle évidence ! merci de nous l’avoir rappelé dans ce bel article.
    Effectivement, je me rends compte maintenant que je dois aussi travailler sur moi.
    J’éprouve également un manque d’estime. Hum… je crois que je vais proposer à mon conjoint qu’on essaie de se féliciter mutuellement pour les choses qu’on aime chez l’autre. Ben oui, dans l’ENV on nous dit bien qu’il est important de féliciter les enfants, mais les parents ? J’aimerais tant entendre « tu es une bonne maman », « tu as géré la situation parfaitement »…
    merci pour ce partage !

    Réponse
    • Oh mais qu’elle super idée ! Nous essayons parfois de le faire avec mon Amoureux, mais nous oublions trop vite cette bonne résolution. Merci à toi de me l’avoir remémorée ☺

  8. Félicitation pour cette prise de conscience ! J’ai commencé un livre de CNV : Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs) : Introduction à la Communication Non Violente Broché
    de Marshall Rosenberg. Quand je l’ai lu, j’ai tout de suite su que je voulais approfondir ce sujet. J’ai demandé une formation à mon travail en ce sens car je sais que ça aidera au travail, car ça aide partout, vie pro, vie perso, avec la famille, soi-même, nos voisins, les inconnus etc.
    Sans avoir vraiment approfondi la CNV en tant que tel, je sens que j’ai beaucoup progressé dans la bienveillance en général. Probablement grâce au bouddhisme qui prône la même chose, la bienveillance envers soi (surtout) et les autres. Et comme Sarah, je me demande, mais pourquoi on nous apprends pas à être heureux à l’école ? à savoir ETRE avec les autres ? De mon expérience d’écolière, je n’a le souvenir que d’apprentissage scolaire et jamais humain. Pourtant, plus que lire, écrire et compter, on a besoin de se connaître, de communiquer, de s’adapter au monde, de se respecter. Avec ces acquis, aucune montagne n’est trop haute. Au contraire, j’ai l’impression que l’école est une usine à névroses :(
    Pourquoi vouloir être aussi technicien en tout ?
    Comme dirait certains, aide-toi et le ciel t’aidera ;) aime-toi et le monde t’aimera. Donne, et le monde te donnera.

    Réponse
    • Merci Sabine pour le partage de ton avis. Comme toi, je n’ai pas souvenirs avoir appris ce savoir être à l’école. Cela me serait pourtant au moins aussi utile que de savoir calculer l’âge du capitaine ;-)

      Dans l’école de Petit Lutin, ils ont des ateliers de valeurs plusieurs fois par an. De la CNV pour tous petits (3-6 ans). Je crois que ces idées se développent petit à petit. Mais il faut du temps !

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