Spécisme et équitation : mes questions, sans réponses

Fév 8, 2015 | 31 commentaires

Mon p’tit poney…

C’est ainsi que j’appelle ma jument. Appeler son cheval « poney » est je crois, un comportement typique de la fille totalement dingue de son équidé. Un peu comme une maman appelle sa fille ado ma puce. Une sorte de gagatisation.

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J’aime ma jument. Lorsque je ne vais pas la voir pendant trop longtemps, je me sens coupable. Lorsqu’il neige, je me demande si elle a froid. Lorsque c’est la canicule, je me demande si elle trop chaud.

Quand elle passe l’hiver au pré, je me demande si elle n’aimerait pas mieux être au chaud, dans un box. Lorsqu’elle est au box, je me demande si elle ne préfèrerait pas être dans son pré, avec de l’espace.

specisme-et-cheval-clementine-la-mandarine

Quand je pars en balade avec elle, je me demande si elle les apprécie, si elle est heureuse de sortir ou si ça l’ennuie de travailler. Quand elle reste au pré, je me demande si elle s’ennuie ou si elle aime brouter avec ses amis de pré.

specisme-et-equitation-clementine-la-mandarine

Je me pose encore plus de question depuis que je me renseigne sur le veganisme. Est-ce que je l’exploite ? A quel point ? Pour mon plaisir, pour son affection ?

questionnement-au-sujet-du-specisme-et-des-chevaux-clementine-la-mandarine

Comment faire pour qu’elle soit heureuse ? Pour ne pas faire preuve de spécisme à son égard ?

Est-ce que je ne me pose pas trop de questions ?

mon-cheval-est-il-heureux-clementine-la-mandarine

Et toi, as-tu aussi ce genre d’interrogations face à ton comportement envers tes animaux familiers ? S’il te plaît, partage ton avis en commentaires !

31 Commentaires

  1. Coucou. Je me pose les même questions depuis quelques semaines. Je vais quitter la ville dans un an pour vivre au fin fond de la Bretagne et je m’étais dis « cool je vais pouvoir refaire de l’équitation et m’occuper des chevaux dans un club ». Puis j’ai réfléchi seux minutes et me suis dis « mais crotte, finalement ces chevaux seront enfermés dans des box et contraints d’être montés » et depuis je ne sais plus, je doute de mon envie… Je pense que j’irai visiter un club ou deux pour voir l’mabiance et la façon dont sont traités les chevaux. Et pourquoi pas essayer de trouver un cours d’équitation western. Est-ce que tu connais cette pratique? Elle me semblait plus douce quand je montais à l’adolescence (avant d’être vege). Il y a aussi ethologie… À voir si des personnes pratiquent en France?

    Réponse
    • Pour ce qui de la monte western, ce que j’en ai vu en France m’a paru encore plus violent que la monte anglaise.
      Cependant, c’est comme tout, tout dépend de la façon dont elle est pratiquée. Lorsque j’étais aux USA, tous le monde montait western, et il y avait des gens attentionnés envers leur cheval et d’autres non. Tout dépend de la personne je pense.
      Quant à l’éthologie, c’est pour moi plus une façon d’être globale vis à vis de son cheval, qu’une technique de monte à cheval. Mais je me trompe peut-être car je ne l’ai jamais pratiqué en cours.
      Donc, personnellement, je pense que le mieux est de chercher un club où tu trouveras que les dirigeants se comportent d’une façon qui te conviennent avec leurs chevaux, tout simplement. Cela reste mon point de vue personnel bien entendu.

  2. Ce n’est pas moi qui te dirai que tu te poses trop de questions, car on me fait la même remarque :-) (et ça me convient très bien, je n’en serai pas là si je ne m’en posais pas :D)

    Je ne connais rien du tout en équitation, mais j’ai eu l’occasion de discuter avec une personne qui pratique la monte à cru, complètement dans le respect du cheval (je crois que sa méthode a un nom, mais je ne m’en rappelle plus), en tout cas, basé sur la communication entre le cheval et la personne qui le monte.

    Du coup ça m’a fait penser à un livre dont ma soeur m’avait parlé, qui a l’air très intéressant (mais que je n’ai pas eu encore l’occasion de lire) « la connexion perdue : retrouver la communication intuitive avec les animaux et la nature » de Marta Williams.

    Plein de soutien et de pensées à toi, et bon dimanche :-)

    Réponse
    • Je suppose que la méthode dont tu parles est l’éthologie. C’est très en grand développement en ce moment, et c’est un esprit de faire avec le cheval qui m’intrigue beaucoup.
      Je te remercie aussi pour le titre du livre, je vais aller de ce pas voir s’il est disponible dans la bibliothèque de notre ville.
      Je suis ravie de voir en toi une camarade de questionnement, et comme toi, je le vois comme quelque chose de positif (au moins la plupart du temps !).

  3. Chère Clémentine,
    Tout d’abord belles et bonnes vacances !
    Ton post témoigne de ton attachement à ta jument mais aussi de ton sens des responsabilités.
    Tu poses la question de l’exploitation animale par l’homme.
    D’une manière générale, la non exploitation de l’animal par l’homme est une pure utopie….
    On peut estimer que les animaux n’ont absolument pas besoin de l’homme et imaginer un monde où hommes et animaux vivraient dans une indépendance totale. Malheureusement le règne animal n’est pas constitué par une harmonie entre les races. Les animaux sont prédateurs entre eux et prédateurs de l’homme (même et y compris le moustique ! le paludisme est l’une des premières causes de mortalité dans le monde).
    L’homme n’a vocation, me semble-t-il, ni à se laisser tuer par plus fort que lui (qui est peut -être petit ; je reviens au moustique), ni à abuser du monde animal.
    Comme en toute démarche, le tout est de chercher le juste équilibre. Sans cesse mais sans culpabilité…
    C’est un chemin. Pour toi, au pas de ta jument… et de votre compagnonnage.
    Retrouve-la vite après les vacances !

    Réponse
    • Merci Claire pour ton beau commentaire, plein de points de réflexions à méditer.
      La grande question reviendrait à se demander où se situe la limite entre abus et non abus ? Vaste sujet, dont la réponse j’imagine dépendra de chacun. Chacun son équilibre, en fonction de sa conscience propre !

  4. Coucou,

    Je suis dans un club où on utilise comme base la méthode dite « éthologique ».
    Concrètement on apprend d’abord ce qu’est le cheval en tant qu’animal avant d’être une mobylette, pour justement arrêter de le considérer comme tel, puis monte sans mors. Ensuite, on essaye de respecter un max le mode de vie naturel (pas de fers, vie au pré, nourriture pas transformée…). Bien sûr tout cela reste utopique et il faut s’adapter également au cas par cas, car nos bons poneys de clubs n’ont jamais connu la vie sauvage alors si on ne les met pas dans du coton, on évite quand même de les mettre dans des situations inadaptées (vieux chevaux rentrés au box les nuits d’hiver, ferrage dans certains cas…).
    Bref, la vérité c’est que si tu voulais que ton cheval soit juste un cheval il resterait dans son groupe, en extérieur à pâturer, et n’aurait jamais une selle sur le dos.
    Maintenant il se trouve que c’est aussi ton compagnon, alors il passe du temps avec toi, pour ton plus grand plaisir. Ce sont des moments où il n’est dans une totale condition de cheval, mais partage quelque chose avec une autre espèce. Moi je dis : pourquoi pas ? Le tout c’est de savoir équilibrer ce temps là. Savoir écouter aussi son cheval afin de faire des choses qui l’intéresse. Une bonne balade de temps en temps je ne crois pas que ça leur fasse du mal ! Après si c’est juste des tours de manège à longueur de journée, pas besoin de murmurer à l’oreille des chevaux pour savoir que ça les gave.
    Il faut éviter l’anthropomorphisme, c’est clair, mais se mettre mentalement et physiquement à leur place peut permettre de cerner un peu leurs attentes aussi, je pense.
    L’important c’est beaucoup d’amour ! (équilibré…)

    Réponse
    • Bonjour Anaïs,

      Je voulais juste savoir dans quel coin est ton club ? Et au cas où est-ce que tu en connais d’autres en France ?
      Comme je l’ai expliqué dans un commentaire au dessus. Je vais déménager à la campagne et donc j’ai réfléchi à la fois à reprendre l’équitation et à la fois à la condition des chevaux… Et ce genre d’équitation me semble être une première option à tester….

      Je te remercie d’avance pour ton éventuelle aide :)

    • Merci Anaïs pour ton avis et le partage de ton vécu :)
      Je ne fais jamais de manège : je crois que ça m’ennuie encore plus que les chevaux ! ;-).

      Eviter l’anthropomorphisme, oui, c’est une des choses à laquelle je réfléchis souvent. Cela me semble bien difficile et pourtant nécessaire.

  5. Bonjour Clémentine,

    je comprend toutes tes interrogations! Je n’ai pas de cheval, mais j’ai chez moi un chat, 4 coqs, 8 poules, 3 oies et un jar… et depuis que ces êtres vivants sont arrivés chez moi, mon regard face aux animaux domestiques a beaucoup changé! J’ai une formation dans le domaine de la conservation de la biodiversité, j’ai toujours aimé la nature, j’ai toujours voulu la connaitre et la protéger, et depuis 2 ans que j’ai des animaux chez moi, j’ai commencé à me poser des questions sur la viande que je mange. Et il s’avère que je vois de plus en plus dans la viande les mauvais traitements affligés aux animaux, je vois aussi que ça pourrait être mes volailles dans mon assiette… Alors maintenant je réfléchis et je me dis que ses bêtes à plumes habitant chez moi sont ici parce que je voulais qu’elles me rendent des « services » : oeufs, tonte de la pelouse… et pour être correcte avec elles, nous devons, pour service rendu, tout faire pour qu’elles se sentent bien.
    J’essaie de faire cela au mieux, mais effectivement je me pose aussi beaucoup de questions… mes chers animaux sont ils heureux?
    Et quand je vois mon chat ronronner, mes poules courir vers moi, me suivre, se laisser toucher…je pense que je ne fais pas si mal les choses!

    Réponse
    • Merci Sarah pour ton retour et le partage de ton vécu. Comme c’est agréable de découvrir que je ne suis pas la seule avec ces questions en tête ! Ce doit être tellement chouette de voir tout ce petit monde attaché à toi :)

  6. Question difficile…Sait-on seulement ce qu’ils veulent vraiment?
    Pour exemple, je voulais mettre mon cheval au pré pour qu’il profite des copains, du grand air et de l’herbe à volonté ou presque, bref pour qu’il vive une vie de cheval semi libre. Je me disais que c’était ça qu’il lui fallait et dont il avait envie. Mais dans le club où il était, pas de prés proches.

    Nous l’avons donc changé de club et mis au pré. Il a tenu 3 mois…Après il pétait les clôtures, celles des copains et se baladait dans tous le club à fond les ballons. Et ça tous les jours! ça peut paraitre drôle, mais bon, outre les dégats matériels, la route n’était pas bien loin, donc quelques frayeurs en perspective…

    On s’est dit qu’on allait faire moitié moitié…Journée pré, soir box. Rebelote. Dès qu’il était dehors, il s’échappait.
    On a fini par le remettre en box. Et il y est bien. Parce que les boxs sont près des carrières, et du club house, parce qu’il voit les autres travailler, les gens passés, le caresser, il est stimulé tout le temps et c’est apparemment ça qu’il lui faut!
    On a bien réessayer le pré l’été mais rien à faire, il ne veut pas y rester…

    J’ai remarqué aussi qu’il aime apprendre, qu’il adore l’obstacle et les longues balades, si possible pas tout seul.

    Chaque cheval est différent, mais je pense vraiment que certain aime « travailler », apprendre et bien faire. Bien entendu, il n’est pas ultra sollicité non plus et ne fait pas que tourner en rond 3 fois par jour.

    J’ai fait de l’éthologie dans le club précédent avec lui et je dois admettre qu’il était beaucoup plus calme monté sans mors. Et tout autant contrôlable (oui parce que c’est un demi lourd qui connait sa force et l’utilisait quand il n’avait pas envie de travailler, et évidemment on ne faisait pas le poids ^^ )
    Pour les fers on a essayé le ferrage juste à l’avant, mais l’ostéo a fini par nous dire de le ferrer des 4 pieds.

    C’est difficile, mais je crois vraiment qu’une relation et une connection particulière se fait entre un cavalier et son cheval surtout quand c’est le sien, et d’autant plus dans le respect que tu décris dans ton article. Et je pense que les balades ensemble sont pour lui un moment aussi agréable que pour nous. Alors faut-il l’en priver pour ne pas l’exploiter??

    Parfois je trouve le véganisme très extrême. Je ne pourrais jamais devenir végan si cela veut dire se déconnecter de tout contact particulier avec un animal…L’attachement se fait dans les deux sens je pense. Peut-on parler d’exploitation quand on partage une jolie balade, tranquille, et qu’on prend soin de son animal du mieux qu’on peut dans le respect de ses besoins? Et avec les chiens et les chats que faut-il faire? Les laisser libre de trainer dans la rue?

    Bref, épineuse question en effet…

    Réponse
    • Merci pour le partage de ton vécu. Je vois que je ne suis pas la seule à me poser des questions.

      J’imagine qu’être végan se définit pour chacun, et que chacun y place sa limite. J’aime beaucoup ton questionnement quant à l’utilisation du terme exploitation. Cela m’offre une belle réflexion en perspective, je te remercie :)

  7. Je comprends tout à fait tes questionnements, je les partages aussi et je crois très sain de se poser de telles questions lorsqu’on est en charge d’êtres, en responsabilités de leurs vies alors qu’ils n’ont rien demandés.
    Pour ma part j’ai une sorte de mini zoo (10 chevaux & poneys, 3 chiens, 4 chats, 3 furets, 1 cochon nain et 1 mini perroquet) il faut donc impérativement que tout ce petit monde puisse vivre harmonieusement. Comme nous déménageons souvent (tous les 3 ou 4 ans suivant les mutations de mon mari) cela rajoute au challenge !
    Alors comme impératif je me fixe de tenter de me rapprocher au mieux de leurs besoins et exigences physiologique et psychologique (besoin d’espace, vie en groupe, spécificité alimentaire…etc) par exemple le choix de la maison est cruciale : il faut du terrain pour les chevaux afin qu’ils puissent bénéficier de la vie en prairie le plus possible avec dans l’idéal absolu accès à une stabulation libre. Ici seuls mes papis ( deux poneys New Forrest de 27 et 28 ans, le shet de 20 ans et une p’tite jument rescapée Roumaine) bénéficient de ce système. C’est déjà pas si mal, les autres sont en box la nuit et en paddock ou prairie la journée, tous lâchés en troupeau.
    Ce qui pourrait sembler « un sacrifice » (vivre en pleine cambrousse loin de tout afin d’avoir de l’espace pour les chevaux) se révèle bénéfique pour tous : les chats ont toute la forêt pour vadrouiller, pas de route où se faire écraser, les chiens bénéficient de longues promenades idem pour le cochon. Quant aux humains ils apprécient eux aussi de se retrouver après une journée de boulot ou d’école, dans un environnement calme, apaisé, où le seul bruit est le vent dans la ramure des arbres de la forêt ou les pas des chevaux dans leur paddock…
    Question « travail » pour mes chevaux, je leur propose une activité qui convient à 100% à leur nature nomade et calme : la randonnée en autonomie. Cela convient d’ailleurs aussi formidablement bien aux humains, qui peuvent enfin retrouver un rythme tranquille au gré d’une déambulation à 6 ou 7 km/h et ne focaliser que sur des questions fondamentales : qu’est-ce qu’on mange ? Où on dort ?
    Ensuite il ne faut pas non plus en faire trop, penser que nos chevaux « civilisés » seraient plus heureux à un retour à la vie sauvage et libre est une stupidité. Nos chevaux n’ont plus grand chose en commun avec les rustiques chevaux sauvages qui peuplaient les steppes. Ils sont comme nous, bien trop modernisés pour un retour en arrière, il faut donc parvenir, comme pour nous même, à un équilibre entre nos besoins fondamentaux et la réalité de la vie dans notre société.
    Pour ma part j’essaye de m’adapter au cas par cas, de respecter autant que faire ce peut leurs personnalités, leurs envies et leurs possibilités physique. Ainsi certains sont pieds nus car cela leurs convient mieux, d’autres sont ferrés car pieds nu ils souffrent. J’essaye ainsi de ne pas appliquer de dogme (notre époque en déborde…) mais une adaptation continue aux besoins de chacun…. Y compris à ceux des humains !
    Bref y a du boulot :)

    Réponse
    • Merci Isabelle pour le partage de ton vécu et de ta recherche d’harmonie avec tous tes animaux. Je ne savais pas que l’on peut partir en balade avec cochon :)

      J’ai vu un reportage sur des chevaux qui sont retournés à l’état sauvage après des siècles de domestication, dans le Delta du Danube. En une génération, ils étaient de nouveau 100% adaptés à la vie sauvage. Par exemple, les bébés sauvages naissaient avec des enzymes dans l’estomac que leur parents ne possédaient plus, leur permettant de se prémunir d’une maladie locale qui tue les chevaux. Alors je me dis que retourner à l’état sauvage n’est peut-être pas si impossible que cela – en dehors des chevaux de sport qui sont très fragile bien entendu. Mais c’est une interrogation – de plus !

  8. Tes questionnements renvoient à la notion de respect de l’animal. La difficulté est de définir ce respect. Les vegan stricts ne veulent aucune exploitation animale, c’est à dire n’utiliser aucun produits provenant d’un animal. C’est à dire, ne pas couper de crins aux chevaux pour faire des archers par exemple. Ne pas tondre un mouton pour utiliser sa laine et en faire un vêtement.
    Sauf que si on possède un animal, on doit s’en occuper et si on a un mouton, on doit le tondre pour pas qu’il ait trop chaud en été (la même chose se fait pour les chevaux), alors pourquoi ne pas utiliser ce « déchet » pour faire de la laine ? Je crois qu’un vegan dirait qu’il ne faut pas posséder un animal…
    Donc je suppose que selon un vegan, il n’y aurait pas d’équitation, il n’y aurait pas d’animaux domestique. J’ai déjà posé la question sur un forum quant aux chats et en effet en théorie, ils ne possèdent pas de chats même s’il arrive d’en nourrir et donc qui traînent dans le coin. Je suppose que ce sont des chats semi sauvage du coup.
    Personnellement je pense qu’il est utopique de dire qu’on n’aura jamais d’animaux dépendant de nous. Mais concrètement, on parle ici d’animaux, mais c’est des situations qui arrivent aussi avec des humains : les enfants et les personnes âgés sont des personnes dépendantes qui dépendent d’autres humains. Je ne pense pas qu’il y ait vraiment de différence entre ces situations, il s’agit d’agir dans le respect de l’autre. Essayer de deviner, ou mieux écouter les besoins de l’autre et faire de notre mieux avec toutes les contraintes qui existent. Un cheval comme un humain s’il n’est pas bien traité montrera des signes qu’il ne va pas bien. Il faut savoir les écouter et après être rigoureux quand au quotidien : donner à manger, soigner, donner de l’affection etc. Ce n’est pas parce qu’un humain ou un animal est dépendant de nous qu’il ne peut pas y avoir de lien et de respect.
    D’ailleurs je trouve qu’en « piquant » les animaux, on fait preuve de bien plus de clémence envers les animaux qu’envers nos semblable, mais là je m’égare…
    Je pense personnellement que les vegan font preuve de specisme car ils appliquent aux animaux des règles plus exigeantes qu’aux humains. Quand on voit les horreurs qu’on est capable d’infliger aux personnes âgés, les infantiliser à l’extrême, les humilier… Et puis je ne comprends pas la distinction animal / végétal, je trouve que c’est du specisme aussi. Je ne vois pas pourquoi on devrait avoir plus de scrupules pour les animaux que pour les plantes. Ce qui est fait aux plantes dans l’industrie agroalimentaire est plus ou moins la même chose que ce qui est fait aux animaux et réciproquement. Pesticide / antibio, production de masse sans respect du cycle de vie de l’espèce, sélection génétique, etc.
    Une plante cultivé est totalement dépendante de nous. Les arbres fruitiers sont taillés pour faciliter leur déploiement et avoir une croissance homogène et faire qu’il y ait plein de fruits. Est-ce qu’on se pose ces questions ? Non et je comprends pas vraiment pourquoi… parce qu’une plante ne peut pas sentir ? Mouais, c’est l’argument que certains sortent pour ne pas se poser de questions pour les animaux… Une vie est une vie, point barre.
    Les plantes sont capables de communiquer entre elles, de se prévenir d’un danger, tous comme les suricates le font. Je sais bien que quelqu’un de vegan aura tendance à manger bio également et que dans les faits les vegan ont aussi le soucis des plantes.
    Ce que je voulais dire c’est que je trouve que c’est limitant de ne parler que des animaux et pas des plantes et je ne vois pas pourquoi on ne parlerai que du bien-être des animaux.
    Je suis devenue végétarienne malgré tout car je sais que de cette manière, je réduis mes émissions de CO², je prends soin de ma santé et en évitant toute la viande, j’évite la viande industrielle qui est quasiment partout. Mais je ne vois vraiment pas le mal à manger un animal qui a bien vécu et a été traité correctement de son vivant.
    Du coup, pour l’équitation, c’est un peu pareil, on ne mange pas l’animal mais au l’exploite au sens vegan du terme mais ça ne me dérange pas à partir du moment où il y a du respect et ça rejoins tous les témoignages que tu as déjà reçu en réponse à ton article. Tout dépend comment les chevaux sont traités.
    Tu ne peux pas parler à ton cheval mais ça ne veut pas dire que tu ne le comprends pas et que tu peux pas communiquer avec lui. Je suis sûr que tu sais quelle tête il fait quand tu le gratouille là où il aime (je le sais, j’ai vu ma soeur faire :’) ), je suis sûre aussi que tu sais reconnaître quand il a mal ou qu’il va pas bien. Un cheval comme un humain s’il va bien dans sa tête sera en bonne santé (un humain qui va pas bien a de l’eczéma, et autres somatisations).
    C’est bien que tu te poses ces questions mais j’ai peur que ça remette en doute tes intuitions quand à ton ressenti par rapport au bien-être de ton cheval. Tu sais comment savoir s’il est « heureux ». ;) Et ton lien avec ton cheval est véritable et partagé.

    Réponse
    • Merci Sabine pour ton commentaire et ton avis :)

      Je me suis déjà posée toutes ces questions sur les plantes (depuis que je suis enfant à vrai dire !). Et aux humains aussi : est-ce plus éthique d’acheter un vêtement en coton, fabriqué dans des pays tels que l’inde où sont exploités des humains ou un vêtement en laine fabriqué en France, artisanalement, avec de la laine bio ? Grande question, pour laquelle je n’ai pas de réponse !

      Au sujet de la laine, j’ai lu qu’un sanctuaire pour animaux aux USA éparpille la laine de la tonte des moutons en haut d’une colline, permettant ainsi aux oiseaux de s’en servir pour fabriquer leur nid. J’imagine que dans la nature, les moutons sauvages (tels que les mouflons) perdent leur laine et que celle-ci est utilisée par d’autres animaux pour leurs nids ou leur terrier. Cela me semble donc cohérent.

      Voilà quelques éléments quant à ton partage, je te remercie d’avoir pris le temps de le communiquer !

  9. Arrivée par hasard sur ton blog … je n’ai pas de cheval. Mais je ne peux que te conseiller le blog de saddle-fitting qui suit, qui a une approche très humaniste et respectueuse de l’animal et de la relation humain-équin. Bonne lecture :-)
    http://www.saddlefitting.fr

    Réponse
    • Je te remercie Armelle pour ce lien que je ne manquerai pas de consulter :)

  10. Coucou !

    Je suis véganne, sans équitation, accompagnée par 2 chevaux et bretonne (au cas où ;) ) !

    J’ai monté plus de 10 ans à cheval, j’ai arrêté à partir du moment où je suis devenue véganne… La cure de désintoxication a duré 2 ans: se défaire des sensations, de cette envie si profonde de faire corps, des conditionnements équestres et de se projeter dans un autre type de relation ! Première étape !

    J’ai adopté une belle jument le jour où j’ai senti que plus jamais je ne remonterai à cheval. Deuxième étape !
    Entre temps, des études d’éthologie et psychologie m’ont permis de bien mieux comprendre le cheval, j’ai amassé un tas d’infos, je me suis énormément intéressée à l’éducation positive, à la part de conditionnement très négatif dans l’éducation du cheval: l’intimidation, la contrainte, l’utilisation de la force, de la violence est chose courante, tellement courante qu’on ne le voit plus, c’est normal.
    Non ce n’est pas normal de tirer sur notre longe pour faire avancer un cheval, ça lui flingue les cervicales et toute sa proprioception.
    Non ce n’est pas normal de vouloir faire avancer un cheval en poussant ces postérieurs avec un stick, une longe ou le mouvement de notre corps car ça fait de suite appel à son instinct de fuite, ça l’agresse.
    Tout est à repenser !

    Bref, j’ai ainsi appliqué tout ça, 4 ans après, l’expérience est juste dingue ! Troisième étape !
    Je pense qu’une petite vidéo est plus explicite: http://www.dailymotion.com/video/x27gyg1_urane-et-sa-foret_animals

    C’est vraiment le plus beau choix que j’ai fais de tenter par cette philosophie de rendre un peu de liberté à cette jument si belle dans une société hyper-contrôlante et avec aucune place pour l’animal !

    Avec plaisir pour en discuter ;) Ce sont des très beaux questionnements qui apporteront quoiqu’il arrive toujours plus de bien être et d’épanouissement !

    Réponse
    • Malheureusement, je suis bien loin géographiquement d’être Bretonne, puisque nous sommes en montagne, à Grenoble.

      Je te remercie pour le partage de ton opinion et de ton vécu. J’ai d’ailleurs beaucoup pensé à toi hier. Lorsque j’ai sorti ma jument de son pré, je lui ai demandé d’avancer au lieu de tirer sur sa longe. Elle a été tellement conciliante, un rêve :) Cela me confirme qu’il me reste tellement à apprendre sur ces merveilleux animaux !

      La vidéo est de toi ? Je la regarderai ce week-end.

  11. Oui c’est Urane qui se balade dans sa forêt :) Désolé, la qualité est pas top et la gopro est fixée sur ma tête mais je trouve que c’est représentatif !

    L’éducation positive avec les animaux se base sur les mêmes concepts et approches que l’éducation non-violente avec les enfants, tout est lié !
    De ce fait, on impose plus, on propose et on concilie ensuite. De ce fait, le cheval est beaucoup plus à même de comprendre les limites posées car il a eu le droit de s’exprimer avant, de faire l’expérience de… ça ouvre l’esprit !

    Réponse
    • J’ai enfin pris le temps de regarder ta bien belle vidéo. On sent la joie de ta jument de se balader en forêt. Une question me traverse l’esprit, et je suppose que tu as trouvé une solution : comment fais-tu lorsque tu croises du monde ? Notamment s’il y a de jeunes enfants, d’autres animaux ou des personnes qui ont peur des chevaux ? Cela peut-être assez effrayant pour qui ne s’y attend pas de se trouver face à un cheval en pleine démonstration de joie. Je te remercie en tous cas pour ce beau partage ☺

  12. Me voilà donc ici, suite à l’article de Natasha. Les commentaires sont tous très instructifs, notamment ceux de Sabine et Erell. Je ne connaissais d’ailleurs pas l’éthologie, et ça a bien attisé ma curiosité!
    Je pense qu’il n’y a pas de réponse type. Est-ce que classer les animaux d’un côté et les humains de l’autre n’est pas aussi du spécisme? Ne pouvons nous pas vivre en harmonie en s’apportant chacun quelque chose? Nous ne parlons pas le même langage, mais nous pouvons communiquer; il y a des animaux plus agressifs que d’autres, même au sein d’une même espèce; nous pouvons tisser des liens forts avec certains, et que l’échange soit donnant donnant alors pourquoi s’en priver? Les animaux domestiqués sont habitués à la présence humaine. Moi je pense que si déjà on les respectait en tant qu’êtres sensibles, ce serait déjà un grand pas.
    Le fait que tu te poses toutes ces questions en est la preuve. Les animaux ne parlent pas malheureusement mais ils ont d’autres formes de communication, à nous de nous ouvrir à eux pour essayer de les comprendre, comme pour les bébés finalement! Eux s’adaptent bien à nous alors on peut aussi faire l’effort de s’adapter à eux..

    Réponse
    • Je me suis aussi souvent poser ces questions que tu mentionnes Emma. Je me demande s’il n’est pas spéciste que d’être vegan mais d’acheter des objets fabriqués dans des pays où les gens sont exploités ? Tout cela est tellement complexe, prendre TOUS les paramètres en compte, rester entièrement cohérent est si compliqué !
      Alors je suis d’accord avec toi : se poser des questions, et prendre en compte la sensibilité des animaux est déjà un grand pas ☺

  13. Bonjour Clémentine,

    1ère fois que je laisse un commentaire ici, je suis désolée mais je n’ai pas lu toutes les réponses précédentes mais je rejoins Erell dans sa réflexion même si je ne suis pas allée aussi loin qu’elle, j’apporte mon témoignage. 10 ans d’équitation, j’ai commencé par juste les aimer, les regarder sans les toucher. Puis équitation classique en club où j’ai toujours eu du mal à « mater » les chevaux désobéissants comme me le demandait ma monitrice. Déjà à cette époque, je la voyais « corriger » les chevaux qui avaient fait des bêtises sur les reprises des débutants et j’ai toujours été mal à l’aise avec ça, avec la cravache, les éperons que j’ai toujours refusé de porter et tout l’univers violent de l’équitation, notamment en compétition où j’ai vu plus d’un cheval saigner des corrections de son cavalier qui était bien souvent le responsable dans le refus d’un obstacle… J’ai finalement pris un cheval en demi-pension pour faire exclusivement de la balade, souvent rênes longues, cool… Mais j’étais toujours gênée par le mors, cette contrainte exercée dans la bouche du cheval, zone sensible, et on sait combien les dégâts peuvent être grands avec ce « bras de levier ». Ca me fait toujours quelque chose de voir un cavalier tirer sur la bouche de son cheval… Alors j’ai commencé à lire et pratiquer éthologie au sens travail en licol étho etc. Et là, je rejoins Erell, pour que le cheval fasse ce qu’on veut, si on retire les outils de contrainte physique, il reste la contrainte psychologique (instinct de fuite etc) et je n’ai trouvé ça guère mieux. Soigner son cheval, bien sûr, il faut, il est domestiqué donc dépendant de nous. Quant à son plaisir ? En toute honnêteté, on en a une petite idée… Enfermé dans un box, tourner en rond en longe, supporter un mors, être effrayé par un stick… On aura toujours des contraintes à leur imposer mais comment se rapprocher d’une détention pas forcément plus proche de l’état sauvage mais de leur bien-être physique et psychologique ?
    Pour ma part, je n’ai pas expérimenté un dressage alternatif, j’ai juste arrêté l’équitation et je ne possède pas d’équidés (peut-être un jour et je l’ai toujours imaginé comme dans la vidéo d’Erell avec des balades à pied, des jeux…). Mon cheminement s’est donc un peu arrêté là même si le sujet continue de m’intéresser. Le dressage, comme pour les chiens, est essentielle pour un cheval, on ne peut pas se permettre de ne plus pouvoir l’approcher pour les soins. Sans doute que je suis plus à l’aise avec les chats qui ne se dressent jamais véritablement ;)

    Réponse
    • Merci pour ton beau témoignage, source de réflexion et d’une grande douceur ☺ Je crois que je vais méditer tout ça. Je ne vois rien à répondre pour l’instant, si ce n’est merci d’avoir pris le temps de partager ton riche point de vue ☺

  14. Je n’ai actuellement pas d’animal, mais je me pose ces questions depuis si longtemps…
    Et puis je me fait régulièrement la réflexion qu’un être humain sous emprise peut sembler très heureux, alors qu’il ne peut pas l’être véritablement, je dirais pas essentiellement… mais il est déjà parfois difficile de diagnostiquer un tel état chez des humains, alors avec des animaux…
    Et de l’autre cote, il y a les chevaux que j’ai pu récupérer après des traumatismes graves causes par des humains et qui dépriment quand on ne les monte pas assez… car avec l’amour et la patience qu’on leur a donne, ils y ont (re)pris gout… Mais aussi les poulains tout fiers de porter leur première selle, qui semblent eux aussi tant apprécier les longues balades, et qui sont jaloux si on sort un collègue plus souvent… Et puis ils adorent leur mord super doux utilise qu’en cas d’extrême urgence, puisqu’ils réagissent super bien a la voix, au déplacement du poids du corps, et puis ils ont aussi leur mot a dire pendant la ballade, pour les habituer au mord (tous n’en on pas, mais y on été habitue au moins une fois au cours du débourrage histoire de s’assurer qu’ils savent que potentiellement, on peut leur mettre un truc dans la bouche…), on l’enduit de miel les premières fois… (ça marche aussi super bien s’il faut habituer un chien a porter une muselière, par exemple pour les transports en commun…)
    Bref, le débat, y compris en mon fort intérieur est loin d’être clos!

    Réponse
    • Merci Daphne pour le partage de tes questions et réflexion. C’est toujours enrichissant que de connaître le vécu des autres pour alimenter son propre avis ☺

  15. J’ai enfin pris le temps de regarder ta bien belle vidéo. On sent la joie de ta jument de se balader en forêt. Une question me traverse l’esprit, et je suppose que tu as trouvé une solution : comment fais-tu lorsque tu croises du monde ? Notamment s’il y a de jeunes enfants, d’autres animaux ou des personnes qui ont peur des chevaux ? Cela peut-être assez effrayant pour qui ne s’y attend pas de se trouver face à un cheval en pleine démonstration de joie. Je te remercie en tous cas pour ce beau partage ☺

    Coucou !

    Désolé pour ma réponse tardive :) Je ne savais pas que les réflexions avaient continuer ici ;)

    Lorsque je croise du monde, soit Urane sent qu’elle peut y aller sans moi, souvent je laisse faire, soit je lui demande d’attendre car on sent toutes les deux qu’il vaut mieux que je sois là pour faire l’intermédiaire ! j’ai jamais eu de soucis en fait, à part avec les véhicules, c’est assez marrant, elle adore aller lécher les vitres des voitures par exemple… lol, mais c’est tout ;)
    Finalement, les chevaux savent être bien plus civilisés qu’on ne le pense !

    Réponse
    • Merci pour ces précisions ! Hihi, ce doit être quelque chose de vous croiser dans la forêt, une vraie belle rencontre ☺

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  1. Clémentine, son amour pour ses juments et ses questionnements | Échos verts - […] Au fil de mes échanges avec Clémentine du blog Clémentine La Mandarine, j’ai régulièrement entendu parler de ses juments, ou plutôt de…

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